☞ HELL AND REVENGE ARE THE SAME WORD,

La baguette tournoie entre ses doigts. Par des gestes maîtrisés et révélant une certaine aisance gagnée par l’habitude, le Lestrange s’amuse de son instrument magique préféré. Ou tout du moins, semble vouloir faire passer le temps. Assis sur un caisson en bois, surplombé d’un autre, son pied prenant appuis sur un autre encore, l’homme semble commencer à perdre patience. Ses traits tirés ne semblent rien présager de bon quant à son humeur et ses intentions. Un bruit de grincement sordide prenait place à chaque coup de vent comme si l’endroit promettait l’effondrement à tout moment.
Face au mangemort, un jeune homme. Ses yeux fermés lui donnait un air paisible tandis qu’immobile, il était assis sur une chaise. Une chaise bien incertaine en vue de la dégradation dont elle était visiblement emprunte. Ligoté. Le jeune homme était tout bonnement ligoté. Autant les pieds que les mains. Aussi, pouvait-t-on voir des traces de coups sur la tempe droit du jeune homme. D’une vue d’ensemble, le sorcier capturé ne paraissait plus aussi paisible finalement. Plus encore, l’atmosphère  de l’endroit donnait une aura nauséabonde. Des traces suspectes semblaient avoir éclaboussé le mur et ses moisissures tandis que les planches de bois se détérioraient à vue d’œil, si bien qu’elles prenaient une forme courbe. Enfin, l’odeur même de renfermé demeurait un supplice presque aussi palpable que la vue grotesque de l’ensemble.
Pour autant, Rabastan avait choisis ce lieu judicieusement. Isolé, il demeurait un parfait endroit pour régler..  certaines affaires. Les traits encore d’une jouvence fraîche du jeune homme indiquait qu’il n’était pas de la même promotion que le Lestrange. D’ailleurs, ce dernier observait d’un regard pernicieusement mauvais, son prisonnier. D’un bond pour autant, il se lève et tend sa baguette vers lui. Un sort bien placé aurait tôt fait de le réveiller et ce, suivant les bonnes grâces du Lestrange.  Après tout, pourquoi le ménager ? Il ne l’avait jamais fait pour quiconque. Son bras se contracta sous l’effet d’un certain plaisir malsain. Un demi-sourire naissant qui disparaît presque aussitôt par une mimique renfrognée. Sa tête était mise à prix. Et l’emploi de la magie était un risque à assumer : ces entités spectrales étaient partout. Et le ministère aussi. Son bras se détend alors et retombe mollement. Rabastan pousse un soupir lassé qui en disait long sur sa condition ; retenue, que de retenue. Ceci était si peu propre au sorcier qui avait toujours eu pour habitude de ne pas réfléchir aux dégâts occasionnés et qui laissait libre court à une magie destructrice.
Son regard se rabat sur sa baguette ; comme d’un animal dont on avait trop longtemps enchaîné la mâchoire meurtrière, étonnamment ironique fut la scène lorsque Rabastan l’observa avec un certain regard de compassion.  Un temps passe, puis un autre. Pendant ce temps là, le jeune homme capturé ne se réveille pas.  Le silence se fait lourd, pesant. Plus encore, l’on sent dans l’air l’effluve nauséeux de la perdition. Lorsque soudain, levant son regard en l’air en même temps que l’action d’un geste détaché, il déclare avec une attitude toujours aussi condescendante. « – Oh, et puis pour ce qui j’encoure.  
Dirigeant sa baguette d’une manière qui aurait pu être considéré comme cocasse, et ce sans même détourné les yeux vers son prisonnier, il formule son sort silencieusement. L’avantage d’une baguette prédisposée pour cette technique. Un sort bien reconnaissable lorsque le jeune homme ligoté fut propulsé furieusement contre le mur arrière.  Quelques éclats de bois sautèrent tandis qu’enfin, Rabastan obtint ce qu’il désirait. Se mettant face à lui, il acquiesçait un sourire carnassier à son prisonnier, des pensées sordides germant déjà dans son esprit. – Siméon n'est-ce pas ? »
Que les choses sérieuses, commencent.