break my soul
l'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
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La matinée était déjà bien entamée, déjà les ruelles du chemin de traverse grouillaient de badauds et de sorciers de passage en un entremêlement de sons et d'éclats de voix. Les couleurs chatoyantes des robes de sorciers contrastaient avec la grisaille du mois de mars tandis que les effluves mélangées, à la fois âcres et sucrées, qui émanaient de la boutiques d'ingrédients de potions près de laquelle habitait Amélia venaient lui titiller les narines. La jeune femme était installée sur le rebord de sa fenêtre, appuyée contre la vitre comme à son habitude. D'une main elle tenait une tasse de café noir tandis que l'autre tournait les pages de la gazette du sorcier posée sur ses genoux, ses yeux allaient et venant alors qu'elle lisait un article sur la mort d'un couple de nés-moldus dans l'incendie criminel de leur maison. Encore des morts. Encore des larmes. Amélia posa le journal en poussant un soupir.  Comme d’habitude, les lettres d'encre sombre annonçant encore mort et désolation, les affres de la guerres résonnant en silence des cris et de la terreur sans nom. La guerre. Même alors qu'elle était habituée à cette horreur qui avait pris à la gorge le pays, étouffant sous ses crocs de douleur la moindre parcelle d'espoir, Amélia ne pouvait s'empêcher de ressentir cette boule dans le ventre à chaque fois les les gros titre de la gazette annonçait une nouvelle mort. Impuissance et indignation entrelacées et émotions débridées. « Un jour, cela cessera. On fera tout pour ça. » grommela-elle presque pour elle même en se levant pour jeter le journal lorsque soudain, trois petits coups contre la vitre se firent entendre. Amélia se retourna, surprise et vit une petite chouette hulotte à la patte de laquelle était attachée une lettre écarlate. D'un coup de baguette, la sorcière ouvrit la fenêtre tandis que la chouette s'envola pour se poser sur la table avec un hululement. « Une lettre du ministère ? » murmura-elle en prenant délicatement la lettre tout en donnant un bout de pain de son autre main à la chouette qui hulula de satisfaction avant de s'envoler. Amélia resta quelques instants à regarder la lettre, reconnaissant l'adresse du ministère avant l'ouvrir, c'était surement important.

Citation :

A l'attention de Mademoiselle Amélia Mélisandre Bones.
Comme vous le savez tous les sorciers et sorciers doivent se soumettre à un interrogatoire afin de déterminer leurs activités quotidiennes et leurs possibles liens avec les mangemorts. Vous êtes ainsi convoquée cet après-midi à quinze heures précises pour votre entretien au ministère de la magie dans mon bureau. En vous souhaitant une bonne fin de matinée.
John Shepard, département de la justice magique.  

Ainsi, c'était son tour. Déjà plusieurs connaissances de la jeune femme étaient passées par là, elle savait qu'elle n'y couperait pas. L'heure fatidique approchait, Amélia avait enfilé une robe de sorcier plutôt simple et regardait d'un air distrait les étages qui défilaient dans l’ascenseur du ministère qui la menait vers son interrogatoire. Étonnement, elle sentait une pointe de nervosité se ficher dans son estomac,  certes elle n'avait strictement rien à cacher mais cet interrogatoire la rendait nerveuse. « Département de la justice magique. » annonça l'ascenseur enchanté d'une voix criarde. Amélia sortit, traversant le couloir d'un pas rapide vers les bureaux. Enfin, le bureau du dénommé Shepard, après une brève hésitation, la jeune Bones toqua à la porte. « Mademoiselle Bones, je présume ? » « Exactement. Mr. Shepard, je présume ? » L'homme ne répondit pas, invitant d'un signe de la main Amélia à s'assoir en face du bureau avant de s'assoir à son tour. Il était de petite taille, plus petit encore qu'Amélia, mais son visage fin à la barbe parfaitement taillée et ses yeux perçant lui donnaient l'air d'un faucon. Un oiseau de proie, redoutable et déterminé. « Vous étiez donc élève à Poudlard dans la maison Gryffondor, je me trompe ? » Amélia fit non de la tête, sans cesser de fixer l'homme les sourcils légèrement froncés. « Vous êtes la cadette d'une famille au sang-mêlé, mais qui était autrefois pure depuis de longues générations. C'est votre grand père : Eliott Bones qui a brisé ce sang, c'est bien cela ? » « Ou voulez vous en venir ? »  « Répondez. » Amélia fronça d'avantage les sourcils puis prit la parole avec un soupir à peine dissimulé. « Oui, mon grand-père avait épousé une moldue, otant ainsi toute pureté à son sang. En quoi cela est-il important ? » L'homme sourit légèrement. Un sourire qui faisiat froid dans le dos. « Une famille dont le sang a été été soudainement souillé après des années de pureté, cela n'a pas du plaire à tout le monde. Les descendant ont surement beaucoup souffert de cette situation .. assez pour avoir des envie de vengeance envers ce sang-mêlé ? » Indignation. Colère. Elle avait tout perdu à cause des mangemorts et voilà qu'on la soupçonnait comme une vulgaire criminelle ? Non. Ce n'était pas possible. « La seule vengeance que je pourrais commettre serait celle contre les assassins de mon père. Edward Bones, assassiné il y a un mois dans un pub au dessus duquel flottait la marque des ténèbres. Vous pensez réellement que je pourrais soutenir ces meurtriers qui 'ont arraché mon propre père ?! » Sa voix s'était faite plus aiguë au fur et à mesure de la tirade, Amélia savait qu'elle devait se calmer, ne pas laisser ses émotions la trahir. Les images s'étaient bousculées en son esprit. Le cadavre. L'expression terrifiée de son visage. Le gout des larmes. La voix de Maugrey. L'odeur âcre de la fumée. La main d'Edgar sur son épaule. Et encore des images, des sensations. Émotions exacerbées d'une journée qui l'avait brisée. « D'accord. » Le sorcier marqua une légère pause, fixant Amélia durant quelques instants. « On vous a plusieurs fois vu discuter avec le mangemort en cavale Anthonin Dolohov. Quels rapports entreteniez-vous avec ce criminel ? » Dolohov ? Amélia ne s'attendait pas à ce qu'on l'interroge à ce sujet, il n'y avait rien entre eux. Peut-être le début d'un quelque chose au goût d'incertain. Une braise incandescente qui aurait pu s'enflammer mais rien de plus. Un espoir mêlé de doutes. Mais jamais ce la n'était allé plus loin, elle avait toujours su que quelque chose clochait en lui. Et maintenant plus rien n'était envisageable à part peut-être de le capturer. « Suis-je donc la seule à avoir été vue à parler avec Dolohov ? Il travaillait au ministère, alors oui nous avons déjà discuté mais rien de plus. Il est un criminel et ce serait pour moi un plaisir que de le livrer au ministère. D'autres questions ? »« Bien. Ce sera tout, Miss Bones. Vous pourrez rentrer chez vous. » Amélia se leva d'un bond, salua Shepard d'un signe de tête et tourna les talons. Peut-être plus bouleversée par ces questions qu'elle ne le montrait.