Un rendez-vous. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’en avait pas eu un. Tout ceci lui ferait le plus grand bien, de toute évidence. Elle avait reprit un court de vie normal. Désormais, elle se levait chaque matin, un demi sourire aux lèvres. Ses cauchemars étaient terminés. Ceux-ci peuplaient d’habitude ses nuits et depuis deux semaines, plus rien. Elle n’en était que plus gracieuse et plus aimable. Si son changement soudain de comportement n’avait laissé que de marbre certains, d’autres en étaient plus que surpris. ‘Que t’arrive t-il, Fitzpatrick? On dirait que tu as reçu une bonne nouvelle. Tu es bien trop aimable pour n’être que contente.’, lui avait dit à plusieurs reprises Breckenridge. Personne ne savait bien ce qui se passait dans le service des blessures par morsures de Ste Mangouste. Mais la plupart ne s’en formalisaient pas. Au lieu d’être, comme à son habitude, morne, sa voix en disant long sur son humeur, elle était resplendissante, ce matin-là. Même ses patients avaient remarqué sa bonne humeur, qui n’était absolument pas habituelle. ‘Que se passe t-il Indiana?’, avait demande un patient du nom de McInter. Un patient qui était là depuis bientôt un mois. Ses blessures se cicatrisaient peu à peu et dans quelques jours il serait sorti. ‘Je ne vous ai jamais vu autant sourire depuis mon arrivée.’, dit-il, de sa voix douce. Indiana n’avait aucune raison particulière de sourire, évidemment. Son travail était toujours aussi palpitant, certes, mais rien en cette journée n’était parfait. En fait, à part le fait qu’elle n’avait pas eu de cauchemar, et que ça la libérait d’un poids, la journée était banale. Mais elle reprenait peu à peu goût à la vie. Et ça la libérait. Même si Zackary lui manquait affreusement, elle refusait de s’apitoyer sur son sort, comme auparavant.

Après avoir soigné chacun des patients de sa matinée, Indiana se décida enfin à partir. Elle avait reçu le matin même un hibou d’Amélia Bones, qui lui confirmait qu’elles pourraient se voir l’après-midi même ─ voire le midi. Indiana avait rencontré Amélia, quelques semaines auparavant, quelques jours après avoir été voir Molly, et avait été convaincue par la bonté de cette jeune femme charmante. La rencontre, cette fois-ci, et au contraire de celle avec Molly Weasley, n’avait pas été orchestrée par Indiana, puisqu’il s’agissait véritablement d’une réelle rencontre. Il y avait des mois qu’elle n’avait pas rencontré, spontanément, quelqu’un. Il s’était agit d’une rencontre d’une banalité à pleurer, autour d’un verre. Amélia semblait être une jeune femme équilibrée, bien propre sur elle, et très sympathique. Aucune raison de ne pas tenter de lui faire confiance.

Elles s’étaient donné rendez-vous à Pré-Au-Lard. Indiana avait indiqué à Amélia qu’elle ne prévoit pas de manger, elle l’inviterait directement à manger quelque chose là-bas. Elle voulait faire ça. Indiana n’avait pas été aussi altruiste depuis bien longtemps et il était temps que ça change. Le changement ne fait jamais de mal, pas vrai? Quand elle regarda sa montre, il était midi pile. Elle venait de transplaner à Pré-Au-Lard. Indiana se dirigea d’un pas assuré vers les Trois Balais, endroit où elle avait donné rendez-vous à Amélia. Elle poussa la porte de l’auberge et alla s’installer à une table possédant deux chaises. Une jeune femme vint à sa rencontre, lui demandant ce qu’elle souhaitait boire. ‘Je vais vous prendre un simple jus de citrouille, s’il vous plait.’ La jeune aubergiste lui sourit et acquiesça avec bonne humeur. ‘Je vous rapporte ça.’ Elle s’en alla aussi vite qu’elle était venue. Et cinq minutes plus tard, un jus de citrouille était posé sur la table, devant Indiana, laquelle reprit ‘Pourriez-vous en rajouter un deuxième? J’attend quelqu’un qui, je suis sûre, appréciera l’attention.’ L’aubergiste acquiesça une ultime fois avant de s’en aller et ramena, quelques minutes plus tard, un autre jus de citrouille. Il ne restait plus qu’à Indiana d’attendre. Attendre qu’Amélia arrive. Elle avait confirmé qu’elle viendrait. Mais une peur insaisissable prenait l’esprit d’Indiana. Qu’Amélia ne vienne pas. C‘était toujours comme ça avec Indiana.

just a reason to fight
home is behind, the world ahead
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Un léger sourire se dessina sur les lèvres d’Amélia alors qu’elle pénétrait dans le village de Pré-au-Lard, son regard balayant les maisons de bois vernis et les enseignes aux couleurs chatoyantes des magasins qui s’étendaient dans la rue principal du village, observant les passants vêtus de robes de sorciers colorés. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres en observant de jeunes adolescents – Certainement élèves de Poudlard – qui s’extasiaient devant les devantures magiques qui rivalisaient de sortilèges pour attirer les clients, se parant de couleurs et d’enchantement. Voilà bien longtemps qu’Amélia ne s’était pas rendu à Pré-Au-Lard. Lieu de souvenirs et d’images souriantes. Comme tout le monde ou presque, la jeune Bones gardait un bon souvenir de ce village enchanteur qu’elle avait maintes fois visité durant ses jeunes années au château de Poudlard, souvenirs teintés des capiteux parfums entremêlés des sucreries d’Honeydukes, ou encore de la saveur sucrée de la Bierraubeurre des Trois Balais.  

Pourtant, malgré les apparences, on sentait que quelque chose avait changé depuis la dernière fois qu’elle s’était rendue ici. Malgré les sourires de façade, on sentait la tension à peine perceptible. Peur et doute entremêlés. Cela se voyait par des gestes brefs. Un regard fuyant, une démarche rapide ou encore une main crispée sur la baguette magique, comme si tout pouvait basculer en un instant. Un sourire amer se dessina sur les lèvres d’Amélia suivi d’un léger rire sans joie. Oui. Bien-sur que tout pouvait basculer. Comme ça. Un souffle à peine, le temps d’un soupir et tout pouvait disparaitre, détruit par la fureur et la noirceur de cette guerre qui ne faisait qu’empirer. En un instant, la vie pouvait devenir mort. La lumière devenir ténèbres. Et ça, la jeune Bones le savait mieux que quiconque, elle qui voyait chaque jour des vies brisées par la guerre, comme son père que les mangemorts lui avaient arraché. Presque sans le vouloir, Amélia serra sa main autour de sa baguette avançant d’un pas décidé vers le pub ou elle avait rendez-vous.

Elle avait envoyé quelque jours auparavant son hibou – un petit hibou strié nommé Ramsès – porter une demande de rendez-vous à Indianna Fitzpatrick, une jeune femme qu’elle avait rencontré auparavant et qu’elle pensait être une bonne recrue pour l’Ordre. Après avoir murement réfléchi, Amélia avait choisi de la rencontrer autour d’un verre afin de parler plus sérieusement de l’Ordre et surtout de ses motivations à rejoindre ses rangs. Après tout, rejoindre l’Ordre du phœnix nécessitait un engagement total et irrémédiable, et surtout une détermination sans failles. C’était le combat d’une vie, l’engagement de sa foi et de sa vie pour l’utopie d’un monde de paix et d’égalité. Qu’importe le tribut à payer, ce combat en valait la peine et Amélia se devait de s’assurer qu’Indianna était digne de confiance avant d’envisager à l’impliquer dans les affaires de l’ordre. Enfin, La jeune Bones pénétra dans le bar, observant les visages avant d’apercevoir celui qu’elle cherchait.  « Bonjour ! »  lança-elle en s’installant en face d’Indianna. « Comment allez-vous ? » demanda-elle avant de remarquer un jus de citrouille posé à sa place.  « Oh j’adore le jus de citrouilles ! Merci ! »