L'homme avançait dans les ruelles étroites du quartier moldu. Aucune maison n'était animée et les lampadaires s'éteignaient les uns après les autres. Le sorcier marchait de plus en plus rapidement. Il plaça correctement son capuchon sur son visage et serra fermement sa baguette dans sa main droite, sa mallette de l'autre. Le souffle court, il accélérait la cadence à mesure qu'il passait devant les maisons. Le miaulement d'un chat qui grattait à la porte d'entrée d'une ravissante demeure lui arracha un cri de stupeur. Surpris par son propre comportement, il baissa sa baguette alors pointée sur l'animal qui avait pris la fuite dans le jardin voisin. Le rythme de ses pas augmentait à mesure que son coeur s'emballait. La cadence était plus accélérée et l'homme quitta la rue pour une autre. Il ne croisa aucun moldu, ni aucun individu à sa grande satisfaction, mais il ne rangea pas sa baguette pour autant. Prudent - pour ne pas dire paranoïaque - il continua sa course. L'homme avançait ainsi, à zigzaguer entre les maisons pendant plusieurs minutes, longeant les murs, se cachant dans les ombres pour éviter d'être remarqué. Enfin, il la vit. Aussi terrifiante que dans les journaux, elle flottait dans le ciel. L'homme se décomposait sur place. Il essaya de bafouiller une parole, mais sa bouche restait muette. Ses yeux ne pouvaient la quitter. Dans le ciel, le serpent se déplaça avec sournoiserie hors de la bouche du crâne. C'est comme si on entendait l'écho d'un sifflement perfide. Enfin, l'humble sorcier baissa les yeux sur sa maison. Son coeur battait la chamade à présent, mais il avançait au ralenti. Il poussa la petite barrière en bois qui grinça avant d'apercevoir sa porte d'entrée entrouverte. Il blêmit à vue d'oeil et retint un haut de coeur. Ses mains tremblantes, encore plus quand il écarta la porte d'entrée. Sa maison semblait endormie. Pas une lumière n'était allumée, mais la fumée d'une petite bougie éteinte récemment flottait dans l'entrée. Là enfin, il aperçut les corps sans vie de sa femme et sa fille. Les yeux grands ouverts, elles regardaient devant elles. La peur se lisait dans leurs yeux et le sorcier lâcha sa mallette qui tomba lourdement au sol, s'ouvrant pour libérer une montagne de dossiers que son supérieur lui avait ordonné de classer. Il laissa échapper un cri avant de se pencher sur les corps meurtris de ce qu'il avait de plus cher. Au dessus de sa maison, la Marque des Ténèbres brillait toujours d'un éclat sournois et assassin.

Nous sommes au début du mois d'avril 1980. Le chaos s'est emparé de Londres et du pays. Au delà des frontières, tout le monde entend parler du massacre des nés-moldus, des cracmols ou même des traitres à leur sang par Lord Voldemort et ses fidèles mangemorts. Le ministère est dépassé, la sécurité n'existe plus. Il faut collaborer ou résister, il faut vivre ou mourir. C'est ainsi. C'est la première guerre des sorciers et elle ébranle tout le monde. Tous les sorciers sans exception y sont confrontés et doivent faire un choix. La morale n'a plus lieu d'être, seul la survie de ses siens compte.

Le Seigneur des Ténèbres faisait régner la terreur avec ses Mangemorts. Ce fût une série de meurtres tragiques, de disparitions mystérieuses et de suspicion. Tous ceux qui ont connu cette époque s'accordent à dire qu'elle fut la plus atroce pour la communauté magique. Il faut préciser que c'était la première fois qu'elle se retrouvait en guerre totale, à la fois interne et externe. Les Mangemorts ne s'axaient pas seulement sur les résistants de Voldemort mais avaient pour but de supprimer le plus de nés-Moldus, de traîtres à leur sang et de Moldus. Ils voulaient imposer une hiérarchie, par exemple les sorciers dominaient les créatures magiques comme les gobelins. Ils s'appuyaient sur l'aide des géants et des loup-garous. La communauté fut instable, les individus ne savaient plus en qui avoir confiance. Ils pouvaient trouver refuge à Poudlard, où Albus Dumbledore, seul sorcier que craignait Voldemort, leur assurait une sécurité. Pour faire face à l'ennemi, il créa l'Ordre du Phénix composé de volontaires, qui souhaitaient se battre pour vaincre. (LIRE PLUS ?)