16 ans • « L'amour te va pas, Thurtur. » entendit Arthur, alors que sa meilleure amie entrait à l'infirmerie. Il pouvait bien essayer de protester, mais la vérité était qu'avec ce coquart, il ne se sentait pas vraiment héroïque pour le moment. Le jeune gryffondor pourrait faire tout et n'importe quoi pour sa petite-amie et même si elle n'était pas encore au courant de son état présent, Arthur savait qu'elle n'allait pas tarder à l'apprendre. Tout ça c'était de la faute aux Serpentard. Attaquer sa famille n'était pas une nouveauté pour les verts et argents, mais attaquer la famille de Molly ? Arthur trouvait l'acte impardonnable. Alice avait eu vent que son meilleur ami s'était battu pour la première fois de sa vie et malheureusement pour lui, ça ne s'était pas très bien terminé. Elle sorti un morceau de glace que l'infirmière lui avait confié et le plaça contre la tempe de son meilleur ami.
« Tu deviens de plus en plus marrante, Lilice. » ronchonna t-il, tout de même amusé que à cet instant Alice ait choisi d'utiliser ce surnom débile qu'elle lui donnait depuis leur première année. Avant Molly, il ne pouvait pas trouver une personne plus importante que Alice dans sa vie. Elle était ce qui se rapprochait le plus d'une famille pour lui, ses frères ayant rendu l'âme quelques années auparavant. Alice fit mine de s'inquiéter de sa santé, posa une main contre son front comme pour vérifier si il faisait de la fièvre. Elle était prête à lui annoncer qu'il était mourant que pour l'emmerder, mais se ravisa en pensant à quelque chose qui pourrait un peu plus blesser son orgueil d'homme "fort et virile" comme il aimait bien le lui rappeler.
« Je devrais peut-être aller chercher Molly, qu'elle s'occupe de toi comme il se doit. » Il eu une légère crise de panique. Il ne fallait pas que sa petite-amie soit au courant pour la simple et bonne raison qu'il n'en était pas sorti victorieux. Si le serpentard qui lui avait infligé quelques blessures mineures avait joué fair-play, Arthur aurait très certainement eu l'avantage, mais vu que ce n'était pas le cas, ils allaient tout les deux devoir se supporter en retenue pendant deux semaines. Arthur fit une expression horrifiée alors qu'Alice émettait un bref rire et contra la suggestion par une menace.
« Oses pour voir et je vais chercher ton Frank d'amour. » Il eu l'impression que le sang d'Alice n'avait fait qu'un tour, puisqu'il savait les sentiments de cette dernière, chose que Frank ignorait et c'est satisfait qu'il déposa la glace sur le bureau à côté du lit sur lequel il était assit.
« T'es cruel, Thurtur. » protesta t-elle, le roux était cependant certain que si Molly apprenait ce qui s'était passé, ce ne serait pas de la McLean qu'elle trouverait ses réponses.
18 ans • Septembre. Pour la première fois de sa vie, Arthur n'avait pas besoin d'acheter des fournitures scolaire. Poudlard était une étape derrière lui et bientôt il commencerait à travailler au ministère. Étendu dans un champ proche de Loutry Ste Chaspoule, il pouvait sentir les rayons de soleil contre sa peau alors que l'après-midi tirait à sa fin. Molly était étendue à ses côtés, la tête reposant contre la poitrine d'Arthur. Ils n'avaient pas besoin de parler, simplement d'être en présence l'un de l'autre. Son bras entourait sa petite-amie et Arthur ne pouvait pas être plus heureux. La brise parcourait les cheveux de la rousse, chatouillant par la même occasion le jeune homme, mais il s'en fichait éperdument. Il déposa un baiser sur la joue de la jeune femme,
« Molly ? » souffla t-il doucement tournant la tête afin d'être à proximité de Molly.
« hm ? » Elle ouvrit les yeux et croisa son regard. Elle déposa une main contre son torse, attendant la suite de ce que Arthur voulait bien lui dire.
« épouses-moi. » c'était sorti tout seul. Cela faisait déjà quelques semaines qu'il y pensait, mais n'avait jamais trouvé les bonnes circonstances. Il ne pouvait pas choisir meilleur moment, ne s'étant jamais senti aussi heureux de toute sa vie.
« quoi ? » La jeune femme n'était pas certaine d'avoir bien comprit, après tout ils n'avaient que dix-huit ans. Arthur se redressa légèrement afin de pouvoir faire face à Molly bien qu'étant toujours assis par terre.
« Je sais qu'on est jeunes, mais c'est toi que j'aimerai toute ma vie et avec qui je souhaiterai un jour avoir des enfants. Certains diront pourquoi maintenant et tout ce que j'ai envie de leurs répondre, c'est pourquoi attendre. Je t'aime Molly Prewett et je voudrais que tu deviennes ma femme. » Il était devenu de plus en plus nerveux. Molly était la femme de sa vie, il en avait la certitude. Arthur ne se voyait pas sans la rouquine dans sa vie, n'arrivait pas à s'imaginer un monde où il cesserait de l'aimer. Molly caressa doucement la joue du jeune homme et c'est en émettant un bref sourire qu'elle lui souffla un simple
« oui. » Arthur déposa ses lèvres sur celles de la jeune femme et cette dernière prolongea l'étreinte quelques instants, le faisant même se recoucher contre l'herbe, alors qu'elle s'appuyait contre son torse en continuant à l'embrasser tendrement. Elle détacha son visage l'espace de quelques instants
« Je veux t'épouser parce que je sais que je n'aimerai personne plus que je t'aime, Arthur. » Heureux de savoir que Molly ressentait la même chose que lui, Arthur la serra dans ses bras avec force. Elle était magnifique, elle était à lui et il était à elle. La pensée que Molly porterait bientôt le nom Weasley le fit sourire et il sorti une bague de fiançailles de sa poche. Il la trainait partout avec lui depuis une semaine et il pu finalement la glisser au doigt de sa nouvelle fiancée. Arthur était bien loin de se douter qu'un jour, ce champ où il avait fait sa demande en mariage allait devenir l'emplacement du Terrier, leur maison où ils allaient élever leurs nombreux enfants.
27 ans • Si à seize ans on avait dit à Arthur qu'il serait marié et père à vingt ans, il ne l'aurait pas cru. Si on lui avait dit qu'à vingt-sept ans il aurait trois enfants, il ne l'aurait pas cru non plus. Pourtant Arthur se plaisait dans cette vie qu'il avait trouvé avec Molly. Après neuf ans de mariage, il l'aimait autant qu'aux premiers jours et il le savait, ce n'était pas prêt de changer. Étendu sur le lit de son plus grand fils, Bill, Arthur achevait la lecture d'un des contes de Beedle le barde.
« ...D'un sortilège il ramena l'âne à son paysan, fit diparaitre les verrues de la petite fille pendant son sommeil et aida tous les gens qui en avaient besoin. Depuis ce jour, il devint serviable, généreux et pro-moldu. » Sa voix s'était fait douce vers la fin, car il pouvait entendre la respiration profonde de ses trois enfants. Ils étaient tous endormis contre le père et alors qu'il fermait le livre en se demandant comment il pourrait bien se lever pour aller coucher les deux autres dans leurs lits respectifs, Molly arriva et le regard attendrit, elle prit doucement Percy dans ses bras. Ce dernier était le plus jeune, âgé seulement d'un an et quelques mois. Reconnaissant, Arthur sourit à sa femme et se releva du lit de l'aîné avant de se saisir de Charlie afin d'aller le border à son tour. Une fois tous les enfants endormis dans leurs lits, Arthur descendit dans la chambre principale où sa femme était assise sur le lit bien fait d'un air absent. Il prit place à ses côtés alors qu'elle déposait sa tête sur son épaule et qu'il passait un bras autour de sa taille. Il la sentit prendre une grande respiration avant de prendre parole.
« Arthur ? » Il attendait la suite, mais elle ne vint pas. En la voyant ainsi postée sur le lit, il avait su qu'un truc clochait. Molly n'était pas du genre à rester immobile et il s'était assis à ses côtés en attendant calmement qu'elle se confie. Il déposa un regard interrogateur sur sa femme qui finalement inspira lourdement avant de cracher le morceau.
« Je suis enceinte. » Elle semblait incertaine de l'attitude à prendre. Après tout elle restait réaliste. Ils n'avaient que vingt-sept ans et avaient déjà trois enfants à la charge. Ils ne roulaient pas sur l'or, mais ils étaient heureux. Un sourire illumina le visage d'Arthur alors qu'il déposa un baiser sur les lèvres de sa femme, elle-même étonnée de la réaction de son mari.
« Et tu pensais quoi, Mollynette ? que parce que nous avons déjà trois enfants je ne serais pas heureux d'un quatrième ? » Elle sourit à son tour, constatant une fois de plus que Arthur n'était pas comme la plupart des autres sorciers. La famille qui s'agrandissait le rendait extrêmement heureux. Il se retourna contre sa femme en riant, l'emprisonnant entre son corps et le lit. Il parsema son visage de baisers avant d'en semer quelques uns dans son cou et sur sa clavicule. Il releva la tête afin de croiser le regard de sa femme.
« Il n'y a rien qui me rend plus heureux. » affirma t-il tout en caressant du bout des doigts le ventre de sa femme où un autre petit être grandissait. Quelle surprise ce fut que huit mois plus tard deux petites têtes rousses furent introduites au monde des sorciers.
30 ans • « Weasley, à quoi vous sert-il d'être la disgrâce des familles de sorcier si on ne vous paye même pas pour le faire ? » glissa perfidement Lucius Malfoy à l'intention d'Arthur alors que ce dernier marchait en compagnie de sa femme dans les couloirs du Ministère. L'ex serpentard prit même la peine de lui lancer un gallions, appuyant ses propos d'une démonstration. Arthur sentait la colère monter drastiquement, mais ne prit pas la peine d'argumenter sur les paroles perfides de son collègue de travail.
« Nous avons une vision bien différente des choses, Malfoy. » Cette guerre avait détruit bien des choses, mais s'il y avait bien quelque chose qui refusait de disparaitre, c'était bien la certitude du Weasley que Lucius Malfoy était un Mangemort. Engagé dans l'Ordre depuis peu, l'opinion des Weasley était très publique : ils étaient traîtres à leur sang. Purs et pourtant pour les moldus, ils étaient la disgrâce de bien des familles, mais Arthur défendait les nés-moldus avec la fierté de faire ce qu'il fallait.
« Clairement. Jamais je ne me permettrai ce genre de comportement, encore moins engendrer une centaine de morveux dans votre genre. » répondit Lucius avec dégoût. Arthur serait déjà un poing, celui qui était placé dans le dos de Molly. Il tentait de se contrôler, mais insulter ses enfants devenait très mauvais pour le Malfoy qui ne comprendrait pas ce qui lui arriverait.
« Heureuse de porter l'énième vermine sorcière en vous, Mrs. Weasley ? Naturellement que vous l'êtes, puisque vous ne valez pas mieux qu'eux. » Ce fut les paroles de trop. Lucius Malfoy pouvait bien l'insulter comme bon lui plaisait, mais toucher à sa femme était hors de question. Sans avertissement, Arthur sorti sa baguette et étant plutôt doué dans les sortilèges non parlés, en lança un de façon muette. Proférant que la prochaine fois qu'il parlait ainsi de sa famille il allait subir bien pire, il regarda avec amusement Lucius se recouvrir lentement de pustules violacés. Ne souhaitant pas se faire renvoyer à cause de cet imbécile, Arthur n'avait pas opté pour un sortilège plus violent bien qu'il en mourrait d'envie. L'humiliation serait suffisante, sachant à quel point les apparences étaient importantes pour le Malfoy.