NAME : Dolohov. Nom russe, pour un éminent flammand. Il n'y a rien à chercher ; il le tient de son père, et il ne lui déplaît pas tant que cela. Après tout, qui soupçonnerait le fils Dolohov de n'être qu'un vulgaire sang-mêlé ? SURNAME : Anthonin, Bryce. On ne lui attribue que peu de surnoms, étant donné sa fâcheuse manie à répugner celui d'Antho. Dolohov, c'est très bien. Anthonin, ça convient. AGE : Il a eu ses trente ans il y a peu. Il ne s'en vante pas, ne s'en plaint pas ; ce n'est qu'un nombre, tout le monde finit par vieillir. PLACE OF BIRTH : Liège, en Belgique. YOUR BLOOD : Ah, la grande question du sang. Mêlé, en ce qui le concerne. Pourtant, personne n'oserait avancer cette hypothèse, le fils Dolohov ayant toujours affirmé sa pureté, lorsqu'on le lui demandait. Lui-même en a été convaincu durant de longues années, avant d'apprendre la vérité. Depuis, il le cache. Ment, avec son habileté habituelle. De toute manière, que peu de personnes viennent désormais remettre en cause son rang de sang. MARITAL STATUS : Célibataire. Il n'est pas fait pour aimer, de quelque manière que ce soit. Que pourrait-il bien gagner à se marier ? Des mensonges, voilà ce qu'est le mariage. Autant ne pas s'encombrer l'esprit, ni la vie. JOB OR OTHER : Langue-de-Plomb, depuis toujours. Cependant, il lui est devenu relativement compliqué d'exercer, depuis que sa tête est mise à prix. YOUR WAND : Vingt-centimètres, en bois d'aulne, plume de phénix. Il ne s'en est jamais plaint ; sa baguette lui est précieuse, il y attache une importance toute particulière. Souple et maniable, elle ne l'est étrangement qu'avec lui ; entre les mains d'un autre, mieux vaut ne pas jeter de sort d'attaque, le risque qu'il se retourne contre vous est bien trop grand. PATRONUS CHARM : Il n'en a aucun, il est bien incapable d'en faire apparaître un. BOGGART : Le rejet. Le rejet, être un paria, un renégat, si l'on découvrait la véritable nature de son sang. Voilà ce qui l'effraie. HOGWART HOUSE : Serpentard. Ce fut une évidence pour certains, un étonnement pour d'autres. Tout dépend de s'il vous ment ou non. YOUR CHOICE : Les nés-moldus sont des voleurs. Il veut leur mort, leur extermination, par quelque moyen que ce soit. Fidèle mangemort, il défend sa cause avec une dévotion que trop prononcée. MIRROR OF ERISED : Il voudrait être traité à l'égal des Black et des Lestrange. Cette famille qu'il regarde de ses yeux de serpent, tapi dans l'ombre, en souriant hypocritement. Il les envie. Il les voit, aux côtés du Lord. Couverts du peu de gratitude que le Seigneur a à offrir. Il voudrait être leur égal. Ambitieux. Voilà ce qui apparaîtrait à son regard.

Tu es intelligent, Anthonin. Il entend encore sa voix, résonnant dans son crâne, l’emplissant d’une longue fureur si souvent restée latente. Pourquoi tu te laisses berner par tout ça ? Tu pourrais réfléchir par toi-même. Réfléchir. Par lui-même. N’était-ce pas ce qu’il faisait, à longueur de temps ? Embrigadé dans les doctrines parentales, certes, mais de son plein gré, du moins le pensait-il. Il avait eu le temps de mourir ses positions, à Poudlard. Sept longues années passées chez les serpents, à se fondre dans la masse, à observer, à juger. Il avait vu passer des têtes, il avait subi des railleries, comme chacun probablement. Il était arrivé, la tête remplie de préjugés. Il en était ressorti, le cœur rempli de haine. Une haine sourde, farouche, rage indomptable. Il les détestait, du plus profond de son être. Tue-le. Il rouvre les yeux, son regard se pose sur la grande carcasse sanguinolente, attachée sur la chaise, en face de lui. Il peut encore entendre la voix du Seigneur des Ténèbres, ses intonations si spécifiques, le léger sifflement s’émanant de sa gorge, dans le même temps que ses paroles venimeuses. Il peut l’entendre. Tue-le, et tu deviendras l’un des leurs. Il le sait. Regarde ce semi-cadavre, face à lui, cet homme à la limite de l’inconscience, ce serviteur des nés-moldus, ce défenseur de toutes les causes pourries et rongées par la souillure. Il le regarde, le détail. La baguette de l’homme est à terre, à une distance suffisante pour qu’il ne puisse l’attraper. Brisée. Il n’a plus aucune chance de s’en sortir. Il est à sa merci. À son entière merci.

Les doigts de sa main gauche se refermèrent avec assurance sur sa baguette. Il la tenait, bien en main. Son bras droit restait ballant, le long de son corps. Il ferma les yeux, d’une lenteur parfaitement mesurée. Un sang-mêlé. Quelqu’un comme lui. Cette vermine n’était pas comme lui, non. Il n’épousait pas de cause noble, il ne se battait pas pour la conservation du sang sorcier, l’hégémonie du sang pur. Ce sang dont il prétextait être issu. Dix-huit ans, et la rage au cœur. Il s’apprêtait à assassiner de sang froid un homme. Un être humain. Semblable à lui. Deux jambes, deux bras. Ou presque. Deux yeux, bien que crevés. Deux oreilles, aucune n’ayant eu le plaisir de se voir arrachée. Un nez, une bouche. Saignant abondamment, mais bien présents. Un cœur qui bat. Plus pour longtemps. « S’il vous plaît … » La voix s’échappe, en un gémissement. Il veut vivre. « Shhht … » Il mourra. Seulement vingt-et-un ans ; il n’aura pas la chance de voir le monde. Il aurait mérité mieux. Tout le monde méritait mieux.

L’éclair vert explose dans la pièce, répondant aux mots formulés par ses lèvres fines. Lentement, le Dolohov cligna des paupières, regardant la tête ensanglantée du sang-mêlé retomber lourdement, menton sur le haut de sa poitrine. Un frisson dévala sa colonne vertébrale. Satisfaction. Il avait obtenu les informations qu’il voulait. Puis il l’avait tué.

Tue-le, lui avait-on dit. Tue-le, et le Lord fera de toi l’un des siens.

L’archet glissait sur les cordes de l’instrument, voluptueux et aérien. Contact infime, mais suffisant pour permettre à la musique de s’élever dans les airs. Les notes remplissaient la pièce tandis que l’homme, les yeux fermés, se laissait emporter par le rythme de la mélodie. Ses pensées allaient et venaient à mesure que les croches et les blanches s’enchaînaient. L’homme au violon. Assis au fond de son fauteuil, coudes calés au mieux sur les accoudoirs ou sur son propre torse. Il ne se souciait pas de la lumière nimbant la pièce, ni de la poussière déposée sur quelques ouvrages oubliés. Rien ne comptait plus que la musique. Sa musique.

Un regard, ardent et insistant. Rends-moi mon violon. hurlaient ses prunelles, d’un vert d’eau à la limite de l’étrange. Rends-le moi. En face de lui l’autre enfant riait, fier de son coup. Fier de sa blague. Arriver par surprise, lui prendre l’instrument, et s’éloigner en courant, sachant pertinemment que le petit Dolohov ne pourrait rien faire pour s’en saisir à nouveau. Il ne courait pas assez vite. Garçon maigrelet, squelettique, rachitique. Un enfant aux joues creuses, qui n’arrivait jamais à terminer son assiette. On avait appris à lui en servir des petites, s’accommodant à son appétit d’oiseau. Sa mère essayait bien, pourtant, le pressant de manger plus, l’emmenant chez quelques grands médicomages de Liège pour tenter de trouver un remède au manque d’appétit de son fils, et à sa maigreur parfois cadavérique. Il ne pouvait que difficilement courir, ses jambes étant parfois un peu trop faibles pour le porter. Qu’est-ce qu’il lui arrive ? s’inquiétait la lady Dolohov. Rien, lui répondait les médecins. Un jour, il mangera mieux. Un jour, ça ira mieux. Il trouvait son refuge dans la musique, garçon intelligent. On rassurait sa génitrice, sans cesse. Ne vous en faites pas. C’est un brave p’tit gars. Il est malin, et intelligent. En grandissant, ça ira mieux. Peut-être, oui. Peut-être. Ses yeux se plissèrent, tandis qu’il fixait le garçon face à lui, de quelques années son aîné. Moqueur, en train de mimer grossièrement le geste d’un violoniste. Le garçon au violon. La musique l’ouvrait, la musique lui donnait une autre dimension. Il aimait lire, étudier. Il aimait jouer de son instrument. Ouvert d’esprit, bien qu’endoctriné par les pensées de ses géniteurs. Il dévisageait le sang-mêlé face à lui. Misérable être inférieur. Ses dents se serrèrent. Il n’avait pas bougé, même pas tenté de récupérer l’instrument. On se moquait de lui. Et s’il y avait bien une chose qu’il ne supportait pas, c’était celle-ci. Répugnant ver de terre, grouillant au sol comme de la vermine, souillant tout sur son passage. Trois des cordes claquèrent soudain dans l’air, se détachant d’une des extrémités de l’instrument, faisant sursauter le sang-mêlé. Il poussa un léger cri, sans comprendre. Créature abjecte. Deux des cordes s’enroulèrent autour de ses poignets. La troisième se glissa autour du cou de l’adolescent, qui lâcha le violon en hurlant, sous le regard impassible et noir de colère du fils Dolohov. Des cris, des supplications. Un appel au secours, tant que la corde restait à peu près souple, ne l’étranglant que partiellement. Le sang gouttait le long de sa jugulaire, progressivement. Du sang. Du sang. Déjà du sang. Sang impur.

La musique s’était tue. Lentement, l’archet s’était séparé des cordes, attendant patiemment que le violoniste ne se décide à poursuivre. Celui-ci gardait les yeux fermés, prenant une longue inspiration, essayant de se détendre. De se concentrer sur son archet. De se concentrer sur ce qu’il ressentait. De la colère, encore aujourd’hui. À croire qu’elle ne le quittait vraiment jamais. Il rouvrit les yeux, dardant son regard mat et froid sur la baguette de bois qu’il tenait dans sa main gauche. Il se força à assouplir sa prise, l’approchant à nouveau du violon. Presque timidement. Les cordes émirent à nouveau ce son léger, cette douce mélodie. Alors qu’il revenait se caler, se laissant envahir par ses vieux réflexes acquis avec les années. L’homme au violon, qu’il n’avait jamais cessé d’être.

Encaisser les coups. Se demander comment il avait pu en arriver là, réellement. Le vert et argent, le serpent par excellence, l’adolescent qui attendait le bon moment pour frapper, ridiculiser et dévaster. Il détruisait, discrètement jusque là. Il ne prenait pas beaucoup de place, maigrelet et chétif, plutôt petit pour ses quinze ans. Il n’avait pas encore terminé sa poussée de croissance, à ce que les médicomages subissant une mère Dolohov toujours aussi désespérée disaient. Il allait encore grandir. Il avait déjà un peu épaissi, depuis son enfance ; ce n’était pas si mal. Se recroquevillant, l’adolescent serra les dents. D’accord. Il n’aurait peut-être pas dû laisser un serpent, bien que factice, résultat d’un simple sort d’animation sur un jouet, se glisser dans le sac de cours d’une née-moldue. Il n’aurait pas dû sourire paisiblement en la regardant hurler de frayeur, arborant son écharpe rouge et or, alors que le serpent se faufilait hors de son sac, entre ses pieds. Il n’aurait pas dû fixer la scène avec autant de satisfaction. Mais il l’avait fait. Mué par une haine sans fond ni origine pour ceux que ses parents méprisaient. Pourtant, il ne voulait pas réellement leur faire de mal. Les humilier, simplement. Il n’était pas un idiot, savait réfléchir par lui-même. Cathy le lui disait souvent. Tu es intelligent, Anthonin. Réfléchis par toi-même, bon dieu, au lieu de te contenter de boire les paroles des autres. Elle était gentille, Cathy. Elle était jolie. Elle ne le méprisait pas, elle. Elle était sang-mêlée, impure. Mais c’était une violoncelliste. Elle ne lui avait jamais rien fait de mal. Ce n’était pas une amie. Juste une connaissance, Anthonin. Rien qu’une connaissance. Il lui était arrivé de l’écouter. De se dire, après tout, pourquoi pas ? Il leur donnait leur chance, à sa manière. Se moquait simplement d’eux. Tous ces adorables nés-moldus, ces pauvres sang-mêlés … Il les méprisait. Mais n’avait aucune intention de les exterminer. Ils ne lui avaient rien fait de mal. Pas encore. La née-moldue avait des amis. Ses amis n’avaient pas apprécié la mauvaise blague, pas plus qu’elle. Ses amis n’avaient pas non plus apprécié que la farce vienne d’un sang-pur, d’un Serpentard qui plus est. Il n’avait pas voulu lui faire de mal. Il avait seulement voulu jouer. Eux ne jouaient pas. À lui tomber dessus, lui arracher sa baguette d’un sort pour le rendre vulnérable. Sans sa baguette, il n’était rien, comme beaucoup de sorciers. L’un des garçons avait essayé de lui jeter un sort, trouvant probablement ironique l’idée qu’un sang-pur puisse être blessé par sa propre baguette. Le maléfice s’était retourné contre lui, sous le franc rire du Serpentard. Ses grands yeux écarquillés, son sourire presque maléfique. Satisfait. Rien de tout cela n’était plus. Il avait pris quelques avertissements. Un sang-de-bourbe l’avait ensuite bousculé. Il avait attrapé ses mains, avait cogné son front contre son nez. Simple réflexe, simple défense. On l’avait souillé. Et maintenant, c’était lui qui se faisait frapper. Qui payait. Finalement, les deux nés-moldus s’éloignèrent, se retenant visiblement de lui cracher dessus. Il rouvrit les yeux. Un, tout du moins. L’autre était gonflé, noirci, poché. Douloureux. Ses paupières refusaient de lui obéir, et il n’y voyait plus rien. Il appuya sa paume sur le mur, laissant ses deux agresseurs repartir vers leur acolyte blessé. Il n’avait pas intérêt à les dénoncer, qu’ils avaient dit. Il était un menteur né, après tout ; quel mal y aurait-il à mentir encore une fois ? Les doigts du Dolohov se refermèrent sur sa baguette. Il la serra dans le creux de sa main droite, rageusement. C’était terminé. Il les haïssait. Ces nés-moldus, ces sang-mêlés. Tas de vermines, asticots répugnants, limaces dégoulinant de mièvrerie et de bêtise. Il les détestait. Lentement, il leva sa baguette. Jeter un sort ? Vraiment ? Non. Vérifier que son épaule marchait. Tout simplement. Sa clavicule lui arracha un long grognement rauque, à la limite du gémissement. Mais les choses n’étaient jamais interprétées de la bonne manière. La terreur de recevoir un sort. Le réflexe d’en envoyer un avant que le mal ne soit fait. Le maléfice le percuta en pleine épaule. Il s’effondra en arrière, en proie à une douleur sans pareille. Ses yeux se révulsèrent. Et les ténèbres furent.

Le rythme du violon s’intensifia légèrement, accélérant de manière perceptible. La musique tanguait, oscillait, l’emportant loin de la douleur qu’il croyait à nouveau ressentir dans son épaule droite. Cette douleur, que jamais plus il n’avait ressentie à nouveau. La mélodie se pressa encore, alors qu’il poursuivait son morceau, sans s’arrêter, les yeux clos. Essayant d’oublier. Essayant de se rappeler.

Lentement, Anthonin leva ses doigts vers lui, calant son violon sur ses genoux, son archet souplement tenu de sa main gauche. Son regard vert d’eau détailla quelques instants sa paume droite, alors qu’il reniflait. Pas une larme, pas un sanglot. Reniflement sec, regard froid mais douloureux. Sa main droite était là. Sous ses yeux. Elle bougeait. Il la voyait. Ne la sentait pas. Ni douleur, ni douceur. Annihilé de toute sensation. Le maléfice avait été irréparable, impossible à inverser. Les nerfs ne se réparent pas, pas lorsqu’ils sont dans cet état. Il pouvait bouger, sans difficultés. Mais impossible de ressentir quoique ce soit. Ni la douceur d’une caresse, ni la légèreté d’une brise, ni le supplice d’une douleur. Rien. Le vide. Le néant. Le violoniste était incapable de sentir l’archet entre ses doigts. Il était perdu. L’avait été, réellement, les premiers temps, à en devenir fou. Son agresseur avait été renvoyé temporairement, traîné en justice par les parents Dolohov ; une simple agression aurait pu passer, bien que difficilement. Mais les séquelles physiques lui en restant était irréversibles. Impardonnables. Il avait appris à devenir gaucher. Ne plus rien sentir de son bras droit le condamnait. Il savait s’en servir, s’était habitué à continuer de bouger et à mesurer sa force en observant. Pourtant, il ne l’avait pas bien vécu ; il ne le pouvait pas. Il était handicapé. Les sang-de-bourbe l’avaient mutilé. Il avait enragé, des années durant. La fin de sa scolarité n’avait été que cruauté délibérée envers ces êtres qu’il avait désormais toutes les raisons de haïr. Il avait étendu sa rage, disséminé sa cruauté autour de lui, gratuitement. Toujours aussi fourbe, toujours aussi habile à mentir et à retourner le monde en sa faveur. Jamais de coups en face, toujours bas, toujours poignard dans le dos ; ce couteau lent et douloureux, qui déchire les chairs avec langueur, prenant son temps, se retournant nombre de fois dans la plaie. Impossible à déloger, lame à cran d’arrêt. Il détruisait. De manière fourbe, à la façon d’un serpent. Il détruisait. Méthodiquement, calculant ses coups. Il détruisait. Peu importait comment.

Soupirant longuement, il laissa sa tête retomber sur le dossier du fauteuil, se massant les paupières des doigts de sa main droite. Il prit le temps de remettre ses pensées à l’endroit, paisible. Ses cils se détachèrent finalement, s’ouvrant sur deux lacs d’un vert teinté de gris. Son regard se posa sur la silhouette qui lui faisait face. Cadavre de son état. L’homme avait craché le morceau. Donné quelques noms. Avant de périr sous la torture du Dolohov. Pas de réelle perte ; ce n’était qu’un né-moldu parmi tant d’autres. Un voleur de magie. Ils l’arrachaient aux illustres sorciers, et s’en servaient pour les blesser. Pour les mutiler. Comme lui. Il prit une longue inspiration. L’odeur du sang emplit ses narines dilatées, alors que ses yeux se fermaient à nouveau. Il avait besoin de la voir, cette hémoglobine. Besoin d’en sentir l’odeur, besoin de la toucher. Besoin de savoir que le mal qu’il infligeait était réel, tangible, et pas uniquement les illusions de leurs esprits, comme lors de l’usage d’un Doloris. Il avait conscience de la saleté qu’il laissait derrière lui, mais n’en était plus à ça près. Il arborait la marque depuis quelques années déjà. Fièrement, et naturellement. Aujourd’hui, il avait dû extorquer un misérable né-moldu, et l’assassiner, sous les ordres du Maître. Ce sang-de-bourbe avait blessé l’un des leurs. Un de leurs partisans. Deux nés-moldus lui étaient tombé dessus. Et Anthonin était chargé de les retrouver. Chargé de leur faire payer. Charger de les tuer. Le premier venait de mourir. Quant au second … Un fin sourire se déposa sur ses lèvres fines. Il savait exactement où et comment l’attraper. Où et quand le tuer. Il ferait une pierre deux coups. Tuerait un ennemi, et se servirait de ce meurtre pour gagner le cœur d’un partisan. Asling. Il lui fallait juste se réveiller. Il lui fallait juste prendre conscience de la haine qui restait latente en son cœur sombre. Cette vermine avait torturé un de leurs amis. Et il savait qu’avec cet argument en poche, il pourrait faire de son ancien camarade d’école tout ce qu’il voudrait. Il suffisait de savoir s’y prendre. Il suffisait de savoir parler. De savoir mentir. Et de bien calculer son coup. Les trois choses, hormis le violon, pour lesquelles Anthonin Dolohov était pourvu d’un réel don, en ce bas-monde.

Le menteur poursuivait la danse de son archet, le laissant couler contre les cordes avec l’aisance et la grâce d’un serpent. Mocassin d’eau. Voilà l’animal qui aurait pu être son patronus, s’il avait été capable d’en faire apparaître un. Mais ce n’était pas le cas. Le cœur trop noir, l’âme d’encre. Il n’avait jamais essayé, et cela ne l’intéressait pas. Il préférait le violon. Son violon, qu’il était parfois obligé de faire fonctionner par l’usage de la magie, mimant simplement son jeu, lorsque l’absence de sensations de son bras droit l’handicapait, lorsque la tension dont faisait preuve ses muscles insensibles était gênante. Mais aujourd’hui, tout allait bien. Aujourd’hui, il pouvait jouer. Il avait perdu une part de l’aisance qu’il avait avant son accident, et ne l’avait jamais retrouvée. Il essayait de ne pas s’en soucier. Mais s’il y avait bien une chose pour le mettre dans une rage folle, c’était celle-ci.

Les yeux du mangemort se posèrent sur la jeune femme face à lui, passant alternativement de son visage angélique à son ventre rond. Une moue sceptique s’était installée sur ses traits, gommant toute trace du sadisme présent lorsqu’il était arrivé. Enceinte. La conclusion était simple, évidente, d’une logique imparable. Aucun autre phénomène n’aurait pu produire un ventre si rond, si délicat et si parfait. Pas alors qu’elle le soutenait d’une main, d’un air maternel et inquiet. Non. Il n’y avait rien de plus simple. Cathy était enceinte. Anthonin renifla légèrement, plissant des yeux. Il s’interrogeait, lui-même plus que pour elle. Cependant, la présence du Dolohov la mettait dans un état d’affolement. Elle tentait de le dissimuler, du mieux qu’elle pouvait. Mais les prédateurs sont ainsi ; ils sentent la peur de leurs proies. De la même manière qu’à cet instant, Anthonin Dolohov respirait à pleins poumons la peur de la jolie Cathy. Tue-la. L’ordre était venu d’en haut, lui arrachant un sourire méprisant aux airs démoniaques, lorsque le nom de Catherine Dunne était tombé. Cathy, Cathy. Jolie petite Cathy. Tu as tant essayé de lui faire comprendre que les nés-moldus et les sang-mêlés n’étaient pas des animaux à sous-traiter. Elle déglutit lentement, essaie de lui sourire. Il lui rend son sourire. Impassible, faux. Menteur. « Anthonin … » Salutation polie, alors que sa seconde main se crispe sur la poignée de la porte. Il garde ses poings au fond de ses poches, sans se départir de son sourire. « Tu es seule ? » Voix douce, tranquille. Elle acquiesça doucement, lui cédant le passage. Elle ne put l’y tromper ; sa lèvre inférieure tremblait. De frayeur, de peur. Cathy, Cathy, délicate Cathy. Tu lui as menti, tu t’es fait passer pour quelqu’un que tu n’étais pas. Tu lui as menti, Cathy, à lui, le menteur né, celui qui ne faisait confiance à personne. Tu lui as menti. Il avança de quelques pas, inspirant doucement le délicieux fumet qui s’émanait de la cuisine. Elle le suivit, à une distance raisonnable, refermant la porte derrière lui. Lentement, sa main se décolla de la poignée, alors qu’elle la glissait vers la poche de son pantalon à large élastique, le plus lentement possible. « Ça fait quelques temps que je ne t’ai pas vue. » commença-t-il d’une voix lente et monocorde. Son ton traînant avait quelque chose de dérangeant, quelque chose de macabre. D’effrayant. « Ça fait quoi … Sept mois ? » Il se tourna lentement vers elle. La main de Cathy se figea au fond de sa poche, crispée sur sa baguette. Un frisson dévala sa colonne vertébrale, tandis qu’elle sentait le regard du mangemort posé sur son ventre rond. Sept mois. « Toutes mes félicitations. » Cathy, Cathy, tendre Cathy. Pourquoi l’as-tu trahi ? « … Merci. » Son ton hésitant et tremblant contrastait avec sa tentative de sourire. Au moins, elle essayait. Au fond de sa poche, ses doigts agrippaient sa baguette. Elle était prête à faire feu, au moment voulu. Prête à l’attaquer. Elle fixait les mains de l’homme, enfouies elles aussi dans les poches de sa veste. Tenait-il sa baguette ? Certainement. Très certainement. Assurément. Elle était vive. Mais le serait assez, avec la peur qui la secouait de la pointe des cheveux au bout des orteils ? Peur pour sa vie. Peur pour son enfant. Elle savait le Dolohov doué en sortilèges, réactif et précis. Une de ses qualités, du temps de Poudlard déjà. Elle déglutit lentement, souriant de plus en plus difficilement. « C’est un garçon, d’après le médicomage. » ajouta-t-elle lentement, déglutissant, les coins de sa bouche figés en un sourire froid et distant. Le mangemort eut un petit hochement de tête, presque compulsif, répété. Il la dévisageait, détaillait ses traits de poupée. La grossesse lui avait fait prendre des hanches, mais pas de joues. Elle était identique à elle-même. D’un physique gracieux, et poétique. Depuis toujours. Un visage de porcelaine, un cou qu’on aurait voulu embrasser, une peau propre à être couverte de baisers. Comme cette nuit-là. « Le père doit être fier. » Ton calme. Simple. Posé. Il ne le sait pas, songe-t-elle. Il ne sait rien. Le regard du violoniste la déstabilisait ; perçant menaçant. Sourd d’une haine palpable. Elle paniqua. Après tout, peut-être était-il au courant. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il était là ? Idiote. Il fixait sa main au fond de sa poche, désormais. Il n’attendait qu’une chose. Qu’elle sorte cette putain de baguette. Qu’elle l’attaque. Vas-y ! semblait hurler son regard d’acier verdoyant. Attaque-moi. Ses maxillaires se contractent impulsivement. Idiote.

L’éclair rouge fend la pièce, et percute le mangemort en pleine épaule. Épaule droite. Projeté en arrière sur quelques mètres, il se rattrape rapidement à la table de salon. Un coup de baguette ; le second sort dévie, explose un vase avec habileté. Nouveau geste du poignet ; une troisième attaque explose la moitié des touches du piano. Il para la quatrième attaque, avant d’enfin asséner son coup. Elle poussa un léger cri lorsque sa baguette lui échappa des mains, et se rua vers la porte d’entrée derrière elle. La serrure se verrouilla par magie, alors qu’Anthonin abaissait enfin sa baguette, jouant de son épaule pour vérifier que tout allait bien. Une bonne dueliste, Cathy. Mais elle avait perdu la pratique. Entraînée par l’Ordre, certes ; mais enceinte d’au moins sept mois. Faible. Elle se tourna vers lui, dos plaqué contre la porte. Ses cheveux éparpillés autour de son visage, les larmes commençant dès lors à affluer. Il secoua la tête, plissant légèrement les yeux. Non. Non. « Shhht, ne pleure pas. » Dur. C’était un ordre. Il ne voulait pas la voir pleurer. Il avait d’autant plus envie de lui faire du mal. D’autant plus envie de prolonger ses souffrances. Il leva sa baguette, alors qu’elle lâchait un gémissement, sentant sa gorge se contracter, les sanglots refuser de passer. « Ne pleure pas. » répéta-t-il. Il la regarda, souriant légèrement. Tue-la, lui avait-on dit. Tue-la. Il soupira légèrement, relâchant son sort, faisant quelques pas vers elle. Elle écarta les bras, son regard oscillant de gauche à droite. Finalement, alors qu’il continuait de s’approcher, elle se précipita vers une petite table disposée dans l’entrée. D’un coup de baguette, il fit exploser tout ce qui se trouvait dessus, l’empêchant de s’emparer de quelque objet que ce soit. Elle poussa un léger glapissement, se reculant en protégeant son visage de ses mains, recevant quelques éclats de diverses matériaux. Elle se laissa glisser contre le mur, tremblante, en larmes. Cathy, Cathy … Ne l’as-tu pas cherché ? La main puissante du Dolohov entoura son joli cou, la forçant à se relever, sans pour autant l’empêcher de toucher le sol. Il ne l’étranglait pas ; pas encore. Elle attrapa son poignet, le serrant pour tenter de lui faire lâcher prise. En vain. C’est le droit, joli cœur. Il ne sent plus rien. Lentement, il se retourne, la forçant à reculer vers le salon. « Tu savais que ça finirait par te retomber dessus, un jour ou l’autre. » Son ton restait tranquille, ce pendant que son cœur s’emballait. « Anthonin, j… » Il resserra quelque peu sa poigne, sans réellement se rendre compte de la force qu’il déployait à la maintenir ainsi. Cela eut au moins pour effet de la faire taire. Il la relâcha finalement, la repoussant comme si elle n’avait été que vermine. D’un coup de baguette, il lui faucha les jambes, la regardant avec satisfaction tomber au sol en couinant, une main plaquée sur son ventre rebondie. « S’il te pl… » Un coup de baguette, alors qu’il murmurait un faible Doloris, la faisant se ployer sur elle-même en un hurlement de souffrance. Il la relâcha bien rapidement, la laissant à peine reprendre son souffle. Cependant, il ne put l’empêcher de crier quelques mots, avec vivacité. Non. « C’est ton enfant ! » Il se figea soudain, alors que l’une de ses paupières clignait, simple réflexe nerveux. La surprise lui donnant du répit, elle crut bon de poursuivre, implorante. « Ce … C’est le tien, Anthonin … Par pitié … » Elle pleurait, inondant ses paroles de sanglots désespérés, les deux mains plaquées sur ce ventre rond. Une femme, un enfant. Il les avait devant lui, au sol. Figé, le poing gauche serré autour de sa baguette, il tentait de digérer l’information. Une fois. Ça ne lui était arrivé qu’une seule fois, dans le cas de Cathy. Ils avaient passé le temps d’une nuit, avant de ne plus se revoir, en… Sept mois. Et maintenant, il s’apprenait futur père. N’aurait-elle pas pu le prévenir ? N’aurait-elle pas pu le prévenir, bon dieu ?! La colère pulsait dans ses veines, alors que la nouvelle redescendait du cerveau du Dolohov, vague de venin dévastateur, poison irradiant ses veines, brûlant toutes les chances de survie de la sang-mêlée. Une impure. Qu’aurait-elle pu lui apporter ? Un bâtard ? Il la vit ouvrir la bouche, tenter une autre supplication. Sa baguette se leva, alors qu’il l’empêchait de parler, bloquant sa gorge. Il avait besoin de calme. Un bâtard. Elle attendait son bâtard. Elle. Une sang-mêlée. Côtoyant les sang-de-bourbe, les défendant avec enthousiasme. Elle attendait son enfant ? Qu’aurait-il dû faire ? L’épouser ? Ses mâchoires se contractèrent. Son sang était déjà suffisamment souillé comme ça, il n’avait nul besoin d’empirer les choses, nul besoin que la vermine se répande. Il abaissa sa baguette, la laissant reprendre son souffle, à la manière d’un noyé. Elle faisait partie de l’Ordre. Elle attendait son bâtard. Le voile sur les yeux de l’homme persistait, alors que ses deux faits rebondissaient au fond de son crâne. La rage sourde lui faisait bourdonner les oreilles. Un gémissement. Non. « An … Anthonin … S … S’il te plaît … Il n’y a pas de honte … Toi aussi, tu… Tu es sang-mêlé … » Les mots s’écrasèrent sur ses tympans, brutalement. Il écarquilla les yeux, son cœur hésitant entre arrêter de battre ou s’emballer brusquement. Non. Elle n’avait pas osé. Elle avait osé. Un long tremblement parcourut le corps du mangemort. Elle rouvrit les lèvres, Souhaitant vraisemblablement rajouter quelque chose. D’un sort, il lui contracta la trachée, à nouveau. Il se jeta sur elle, tombant au sol pour l’y plaquer. Elle laissa échapper un gargouillement, ce pendant que les mains du violoniste se refermaient une nouvelle fois sur sa gorge tendre. Cette fois, il ne chercha pas à se retenir. Sa baguette glissa au sol, tandis que dents serrées, il raffermissait l’étau. Il l’enjamba, jambes fléchies, un genou à terre, l’autre par-dessus son ventre rond, appuyant de toutes ses forces. Les larmes jaillissaient des yeux de la jeune femme, alors qu’elle tentait de le faire lâcher d’une main, essayant d’atteindre son visage de l’autre. Finalement, elle se concentra sur les poignets du belge, les griffant jusqu’au sang dans l’espoir d’en réchapper. Je ne t’épouserai jamais, criaient ses yeux vert d’eau ; les yeux du démons. Je ne reconnaîtrai jamais ton bâtard. Tu ne critiqueras plus jamais mon sang. Je ne sais même pas comment tu l’as appris, mais tu ne raconteras plus ça à personne. Plus jamais. Il tremblait, resserrant encore la prise de ses mains sur son pauvre cou, la regardant suffoquer, en tentant de le faire lâcher. Il y aurait eu des moyens plus rapides. Un simple Avada Kedavra aurait suffi. Pour le commun des gens, et dans bien d’autres situations. Mais pas là. Il voulait la sentir agoniser. La sentir mourir. Finalement, les yeux de la jeune femme se révulsèrent, ses bras retombèrent mollement le long de son corps. Ses lèvres bleues, les vaisseaux sanguins explosés bariolant ses joues. Il resserra encore sa prise, un long gémissement rageur et haineux s’échappant d’entre ses lèvres. Arrête, Anthonin. Il serra encore. Incapable de se stopper. Arrête. Elle est morte. C’est terminé. Il accentua encore son étreinte, se penchant sur le corps sans vie, fermant les yeux. Un sanglot secoua sa poitrine, sans qu’il n’en comprenne l’origine, sans qu’il ne veuille vraiment en savoir quoique ce soit. Finalement, il poussa un cri de colère, relevant la tête de la jeune femme pour la taper sur le sol. Elle était morte. Il la lâcha, enfin. Marques violettes autour de son cou fin et délicat. Il se redressa doucement, incapable de rester là plus longtemps. Il tentait de calmer son rythme cardiaque, d’apaiser sa respiration saccadée. Il attrapa sa baguette, l’empoignant fermement. Dents serrées, il passa sa main insensible sur son visage, essuyant quelques colériques perles de sueur. Il s’éloigna de quelques pas, sans un regard pour son ventre rond. À l’intérieur, un enfant mourrait. Laissant le corps étendu au milieu du salon, il regagna la porte d’entrée. D’un coup de baguette, il la déverrouilla, sortant. Incapable d’arrêter de trembler. Arrivé au bout de la petite allée, il se figea. Quelques secondes, il resta à regarder le sol, tremblant. Il avait commis bon nombre de meurtres. Torturé bon nombre d’êtres. Il avait enrôlé des hommes par la fourberie et le mensonge. Il avait amené celui qui se rapprochait le plus d’un ami, pour lui, à tuer de sang-froid un né-moldu, une nuit de pleine lune, en le piégeant. Mensonges, coups bas, coups tordus. Il était né pour ça. Son bras se leva, alors qu’il se retournait vers la maison. Un mot. Morsmordre. La marque des Ténèbres s’éleva dans le ciel, alors qu’il ramenait sa baguette vers lui pour transplaner. De tous ses crimes, le meurtre de Caherine Dunne serait peut-être un des seuls pour lesquels il ressentirait un jour une once de regret.

L’air de violon se fige dans le vent. Lentement il abaisse l’archet, cale violon et baguette de bois contre lui. Il prend une longue inspiration, rouvrant les yeux, fixant la porte face à lui. Tout le ramenait indéniablement à des airs de violon. Tout le ramenait inlassablement à la réalité. Recherché, mort ou vif. C’était ce qui soulignait sa photo, sur les affiches de propagande du Ministère. Obligé de fuir, obligé de cesser de travailler pour se cacher. Impossible de fréquenter à nouveau ces couloirs du Département des Mystères, il devait pour le moment mettre entre parenthèses son ambition de renverser Crabbe. Le Langue-de-Plomb se retrouvait condamné à éviter tous les lieux où on aurait pu le rechercher. À commencer par son domicile, au maximum. Il logeait où il pouvait. Ne s’en plaignait pas. On l’accusait de vouloir du sang. Jamais il ne le nierait. Le sang appelait le sang ; n’était-ce pas une noble phrase, et sincère réalité ? Il n’avait aucunement l’intention de mourir à Londres. Il n’avait pas l’intention de mourir, quoiqu’il en soit. S’ils espéraient le voir se rendre sans sourciller, ou tomber sous les sorts sans emmener d’autres vies, ils pouvaient toujours retourner abreuver le monde de leurs mensonges et promesses de paix. D’un geste ample, il déposa le violon sur la petite table à côté de lui, calant l’archet contre l’instrument. S’appuyant sur ses cuisses, il se releva finalement, sortant de la petite pièce chichement meublée. Les Aurors ne tarderaient probablement pas. Il avait du temps. Pourtant, celui-ci n’avait rien d’extensible. Il referma la porte derrière lui, prenant une longue inspiration, paupières closes. Face à lui, attachée sur une chaise, une petite silhouette s’agita. Il rouvrit les yeux, déposant sur elle son regard vert d’eau, si froid et si sombre ; mouvant et effrayant. Un sourire étira ses lèvres fines, tandis que quelques mots s’en échappaient, invoquant une constatation simple, d’une voix délicate, mais d’un ton bien trop monocorde pour en être rassurant. Presque un chuchotis. Grondant. Menaçant.

« La douce McKinnon est réveillée. »

Bonsoir, demoiselle.

Sourire fantomatique. Cruauté d'un coeur qui n'avait plus rien à perdre, en ce bas-monde.

It will have blood, they say.

Blood will have blood.

Sur une musique très conquérante (n'est pas peur, clique pour découvrir la musique de la victoire !) te voici enfin validé(e) ! Tout d'abord, nous te souhaitons nos félicitations, mais ce n'est pas tout ! Désormais, étant que membre validé, tu vas devoir lire les énoncés suivants. Tu as désormais pris un choix en faisant ta fiche, celui de collaborer ou de résister. Il est très important pour toi de comprendre l'importance de ce choix au vu de la situation et du contexte dans lequel nous jouons (ouais, c'est pas les bisounours quoi.) et que ton personnage sera soumis, en fonction de ce choix, a une vie pas forcément belle, pas forcément très morale. En effet, la guerre, la peur de mourir ou d'être torturé et laisser pour mort peut faire basculer vers les choix les plus immoraux, les personnes les plus droites d'esprit. C'est la guerre, voilà. Si tu as bien compris ça et que tu sais dans quoi tu es engagé, tu peux désormais lire la suite.

Comme tous les membres validés (on note l'entrain de Hermione qui vous félicite, ouaip, elle est contente.) tu vas devoir venir recenser ton avatar dans un premier temps. C'est très important car si tu ne le fais pas, le staff ne le fera pas pour toi, ni Hermione d'ailleurs (bon okay, elle est à l'état d'embryon pour le moment, mais quand même !) Ensuite, tu devras t'occuper de ton personnage, de bien l'intégrer dans le jeu et pour cela, tu devras recenser son patronus, son métier mais aussi son ancienne maison quand il étudiait à Hogwarts. Tu pourras ensuite, si tu le souhaites, ouvrir un registre de liens et de rps ainsi que tenir un journal intime pour conter l'histoire et les mésaventures de ton personnage ! Enfin, n'oublie pas le flood qui est un très bon moyen pour t'intégrer au sein du forum et de sa communauté !

Concernant ta fiche sinon, Hermione a un petit mot à te dire à ce sujet, elle l'a trouve parfaite je n'ai pas d'autre mot qui me vient à l'esprit. La personnalité de Dolohov est vraiment complexe et travaillée, c'est super

Et enfin, un dernier mot ! Bon jeu parmi nous !