Alors que la guerre faisait rage à l'extérieur, Emmeline se rendait comme chaque jour sur son lieu de travail : le Ministère de la Magie. Elle se doutait bien que cette situation ne durerait pas bien longtemps, puisque les sorciers né-moldus ou bien ceux qui prenaient le risque de les aider se voyaient pourchassés par d'autres aux idées un peu trop extrêmes. Depuis qu'elle avait rejoint l'ordre, la jeune sorcière devait redoubler l'attention, pesant la moindre de ses paroles et veiller à ne pas en dire trop. C'était d'ailleurs sa plus grande crainte, en dire trop. Si un jour quelque chose de mauvais venait à arriver à ses amis ou bien à ses coéquipiers, elle aurait beaucoup de mal à s'en remettre. Pour le moment, Emmeline avait fait un sans faute. Ils planaient peut-être quelques doutes quant à son appartenance à l'Ordre du Phénix, mais ils n'étaient pas assez importants pour que l'on vienne lui demander des comptes. Au yeux de certains, elle semblait être une sorcière normale, qui faisait seulement son travail. Mais pour d'autres, elle savait que sa présence n'était pas appréciée. Les sang-purs gagnaient en importance, et elle supportait la situation du mieux qu'elle le pouvait. Elle avait profité de la pause du midi pour aller se promener dans les rues londoniennes. Elle avait bien besoin de respirer un peu et se replonger dans le Londres moldu pour un court instant ne lui ferait que du bien. Seulement, elle ne pouvait pas profiter de cette tranquillité éternellement et reprit donc le chemin du Ministère. Pour ne pas attirer l'attention, emprunta l'entrée des visiteurs. Elle ne voulait pas risquer de transplaner alors que les rues étaient bondées, et n'était sûrement pas à l'abri des regards indiscrets dans celles un peu plus en retrait. La tête baissée, elle cherchait dans son sac un papier certifiant son identité et qui lui permettrait de rejoindre tranquillement le bureau des aurors. Penser à réduire ce sortilège d'agrandissement songea-t-elle alors qu'elle mit difficilement la main sur l'objet voulu. Une personne vint alors lui barrer la route, ce qui surprit la jeune femme. « Alice ? » Elle lui adressa un petit sourire. Toutes deux formées par Alastor Maugrey, il leur arrivait de discuter de leur mentor et d'échanger quelques anecdotes. Mais aujourd'hui, Alice ne semblait pas d'humeur à rire. L'expression de son visage se voulait dur et Emmeline comprit immédiatement que ça n'allait pas. « Que se passe-t-il ? » En plein milieu de l'atrium, les deux aurors devraient se tenir un peu plus en retrait pour avoir une discussion. Discussion qui ne s'annonçait pas très joviale.

Alice McLean marchait d'un pas déterminé et rapide vers l'extérieur de son bureau. Sa main fine tenant tellement fort sa baguette, que les jointure de ses doigts devinrent blanches. Aussi, un grognement de colère s'échappait de sa bouche lorsque quiconque venait lui parler. Non Alice n'était pas de bonne humeur et il ne valait mieux ne pas l'approcher dans ses moments-là. La brune dévala les escaliers du département des Auror, elle choisit de ne pas prendre l'ascenseur de peur de la rater et prit le chemin de l'Atrium. Ce matin, alors qu'elle avait passé une excellente nuit grâce aux potions de Molly -Merlin pourquoi elle ne lui avait pas dit plus tôt pour son enfant ? -, Alice était arrivée aux bureaux des Aurors de très bonne humeur. Enfin du moins, autant qu'elle pouvait l'être en temps de guerre. Seulement un de ses collègues arriva, le visage paniqué et s'adressa à elle tellement rapidement qu'elle dut attendre qu'il se calme pour qu'il lui raconte le drame. Oui le drame. Une attaque avait eu lieu à une planque d'un membre de l'Ordre -ça évidemment, le jeune Auror ne savait pas – heureusement pour eux aucuns morts n'étaient à déplorer même si le membre en question se trouvait actuellement à Saint-Mangouste. Alice vit rouge et se pinça l'arrête du nez, réfléchissant à toute vitesse, qui était au courant du lieu ? Car récent, le membre de l'Ordre venait tout juste d'y emménager avant-hier soir. Dumbledore bien-sûr savait où il se trouvait, elle-même avait été mise dans la confidence car présente lors de la décision et ensuite... La brune se figea, non cela ne pouvait pas. Ils savaient qu'il y avait une taupe au ministère, peut-être même dans l'Ordre en fait il y en avait un peu partout. Mais elle ? Une taupe?C'était juste impossible... Et pourtant ? Ils étaient seulement trois à être au courant et la seule qui restait était elle, seulement elle. Alice – sa main posée sur son ventre – se leva rageuse, prête à en découdre de cette histoire. Nous re-voilà donc au début, Alice descendit la dernière marche et aperçut sa chevelure blonde au loin. Se postant devant la jeune femme, le visage dénudé de sourire et ses yeux semblaient lancer des éclairs. « Alice ? », dit la possible traîtresse sûrement  surprise de ne pas voir la femme répondre à son sourire.  « Vance, suis-moi. », ordonna-t-elle d'une voix inhabituellement froide. La brune la prit par le poignet et l'emmena sans dire un mot à son bureau.« Que se passe-t-il ? », questionna Emmeline pendant le cour chemin qui menait vers le bureau de la brune. Alice ne répondit pas et cette question avait pour effet de l’exaspérer d'autant plus. Alice l'obligea à s'asseoir sur l'unique chaise de la pièce, ferma ses rideaux d'un coup de baguette et formula un silencio sur la pièce. « Qu'est-ce qui se passe ? Vraiment ? » Les bras croisées, elle s'appuya contre son bureau et ne quitta pas des yeux la blonde. « Ne joues pas ce jeu avec moi, Vance. Il * s'est fait attaqué , hier soir et nous savons toutes les deux qu'il n'y avait pas moyen qu'il se fasse retrouver par ces maudits mangemorts sans qu'ils ne sachent où il se planquait. » Haineuse, Alice espérait secrètement qu'elle n'a pas révélé l'endroit par plein grès, Alastor lui avait fait confiance, elle ne devait pas être une espionne, non ? La brune attendit la réponse de la jeune femme avant de se faire d'autres avis.  

* Sous entendu le membre de l'Ordre attaqué, j'avais la flemme de lui chercher un nom