AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Merci de privilégier le groupe MUDBLOOD !
FERMETURE DE LA MAISON SLYTHERIN : fermeture temporaire à cause d'un surnombre
N'hésitez pas à jeter un coup d'oeil sur nos prédéfinis ! Ils sont attendus.
Les pseudos avec initiales sont interdits par le règlement.
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Partagez
 

 there's no good shark. ✤ (asthonin)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anthonin Dolohov
Anthonin Dolohov
SPELLS : 133
AVATAR : hugh dancy.
until the end
there's no good shark. ✤ (asthonin) Empty
MessageSujet: there's no good shark. ✤ (asthonin)   there's no good shark. ✤ (asthonin) EmptySam 6 Juil - 9:33


second chances are rare.
you ought to take better advantage of them.

La douleur. Cuisante, tiraillante. Elle se répandait dans son dos, lui arrachant un grognement surpris. Il se retourna, baguette en main. Un sort de protection. Un second. Le monde ne tournait pas rond. En fuite. Voilà le statut qu’il était obligé d’adopter, depuis que son faciès avait fait le tour du monde magique, souligné d’une mention « recherché, mort ou vif ». Peu étaient les gens de confiance, peu étaient ceux en qui il pouvait encore donner l’illusion de croire. Le monde n’était plus sûr, pour les gens comme lui. Et pourtant, il continuait. Pourtant, chaque jour qui passait, il enfilait sa veste, sortait de son logement temporaire de fortune, et parcourait les rues du monde magique. Le plus discrètement possible, s’arrangeant pour ne pas croiser la route d’un infortuné auror. Il privilégiait les lieux qu’il savait sous le contrôle des mangemorts, appréciait lorsque la présence de l’un d’eux se faisait sentir. Ses collègues. Les seuls qui ne le trahiraient probablement pas. Quoique. Quoique … La confiance était morte, ruine d’un empire qui n’avait jamais réellement existé pour lui ; lui, le loup solitaire, lui, le serpent retiré dans son trou, l’animal reclus. L’homme au violon, l’homme de la solitude. Il ne s’en plaignait pas, s’en était toujours accommodé. Il avait dorénavant une raison valable de se méfier de tout le monde. Et plus rien à cacher. On le savait, il avait tué. Tout le monde était au courant. Alors pourquoi se priver de le faire aux yeux de tous, désormais ? Cela allégerait-il sa peine, de cesser ces massacres ? Non. Il était condamné à Azkaban, voire au baiser du détraqueur, si quiconque lui mettait la main dessus. Alors autant continuer. Autant continuer, autant poursuivre cette tâche funeste et macabre. Se laver les mains dans les torrents de sang qui dévalaient la ville. Tuer, et ne pas se faire tuer. Voilà le mode de vie qu’il suivait. Voilà ce qui lui convenait, désormais.

Il tituba légèrement, regardant autour de lui. Il ne mit pas longtemps à le voir, cet homme. Auror ? Peut-être. Peut-être pas. Ses sorts étaient précis, mais il était apparemment seul. Manquait de rapidité, et de ressources. Le Dolohov serra les dents. La douleur ne disparaissait pas. La douleur s’étendait, le faisant souffrir. Blessé. On l’avait blessé. Il para un autre sort, en renvoya un. L’homme l’esquiva. Duel de baguettes. Duel de sorcier. Un éclair fendit l’air, sorti de nulle part. Le mangemort serra les dents. Se retourna. Aperçut un autre sorcier. Il ne se posa pas de question, oublia la douleur. Il fit quelques pas, rapides. Il n’y avait presque personne. Le peu d’individus présents avaient hurlé, pris leurs jambes à leur cou, fuis. Il n’y avait que quelques rares courageux capables de s’en prendre délibérément à un mangemort, de la sorte. Courageux, ou Aurors. Il ne voulait pas savoir, ne préférait pas s’arrêter pour leur proposer un café et leur demander. Il était bien plus attiré par l’option run boy, run. Sauver sa peau. Reporter sa potentielle mort et sa très certaine arrestation à plus tard. Run, boy. Run. Quelques nouveaux pas, alors qu’il se retournait pour parer des sorts. Son dos refusait qu’il avance. Il était incapable de voir de quel genre de blessure il s’agissait. Mais s’en fichait éperdument. Il était blessé. N’arrivait plus à avancer. Rien d’autre n’importait. Brusquement, il se retourna. Un sort fusa vers les deux individus. Il ne se posa pas la moindre question, et profita de la diversion occasionnée. Sans plus de cérémonies, il transplana. Lâche ? Non. Désireux de sauver sa peau. Peut-être avait-il été trop gourmand, après tout. Peut-être l’idée de continuer de vivre sa vie, simplement à l’écart de son lieu de travail et de son domicile, avait été une mauvaise idée. Une des plus mauvaises qu’il avait jamais eues. Mieux valait se faire oublier, l’espace de quelques temps. L’espace d’un temps.

Brutalement, ses pieds touchèrent à nouveau le sol. À cet instant précis, ses pensées étaient troubles. La douleur anesthésiait le reste de ses sens et de sa raison. Le transplanage n’était pas une bonne idée. Ce n’était pas la solution. Mais peut-être était-ce la meilleure, quoiqu’il en soit. La seule et l’unique lui permettant de sauver sa peau. Blessé. Debout au milieu de ce salon qu’il ne mit pas longtemps à reconnaître. Ses cils battirent doucement, tentant de chasser les papillons noirs qui envahissaient sans scrupules son champ de vision. Il avait l’air perdu. L’était. Il tourna la tête. Ses prunelles vert d’eau tombèrent sur la silhouette blonde vivant sur les lieux. Enragé, en danger. Il ne se posa pas la moindre question, se ruant vers le sorcier. Il l’empoigna par le col, le forçant à se lever de son canapé. Sans réfléchir, la peur au ventre, la douleur cisaillant son dos en deux. Haletant, les yeux écarquillés de frayeur, il plaqua l’homme au sol, main droite appuyée sur le haut de son torse, agrippant son vêtement. Il ne sentait rien, n’avait aucune idée de la pression exercée sur la poitrine de l’homme. Mais il appuyait. Comme il pouvait, comme son bras tremblant, faible extension de son dos, le laissait faire. Il appuyait. Baguette pointée sur lui, de l’autre main. Haletant, le souffle court. La mine mauvaise. Légèrement pâlot. Ses cheveux éparpillés, le cœur battant à tout rompre contre les barreaux de sa cage thoracique. La peur de ne pas être sauf. Il appuya sur le corps du sorcier de son genou, déplaçant rapidement sa main gauche pour la lui plaquer sur la bouche. Qu’il ne hurle pas. Qu’il n’alerte personne d’autre. « T’es seul ? » Comment répondre, s’il continuait de lui tenir la bouche couverte avec autant de fermeté ? Les yeux du démon, tandis qu’il le dévisageait. Les mots étaient sortis sans qu’il ne réfléchisse, d’une voix apeurée, folle de rage, d’un ton sec et empressé. Souffrant, menaçant, tremblant. « Ils te surveillent ? » Il haletait toujours. Sa poitrine se soulevait avec empressement, tandis qu’il clignait des paupières. La douleur rendait le monde trouble. La souffrance l’assommait.

Il déglutit lentement. Il crispa quelques instants des paupières. Un mince filet de sang venait de s’échapper de la manche de sa veste, coulant le long de son poignet, ruisselant jusqu’à la joue de l’homme, sans qu’il ne le veuille. Une douleur sourde lui fit serrer les dents, avant qu’enfin il ne rouvre les yeux. Deux lacs, entre le gris et le vert. Deux océans de douleur, océans de peur. Il était perdu. Le transplanage venait de lui retourner le peu de raison qu’il lui restait. Il était pourtant habitué. Alors quoi ? La faute à cette putain de plaie.

Le sang continuait sa course le long de son poignet. Son bras se mit à trembler, très légèrement, spasmes partant de l’épaule pour redescendre jusqu’à son coude. Sa main ne lâchait pas prise. Pas encore. Il se rendait à peine compte des choses. Ne sentait rien. Ses yeux se perdirent dans ceux de son vis-à-vis. Bête sauvage, blessée et poussée dans ses retranchements. Simple animal, traqué et craignant pour sa vie.

Son souffle irrégulier. Sa vision troublée. Il n’arrivait pas à faire le point. Impossible. Étaler un potentiel hôte sur son tapis en le menaçant de la sorte n’était pas la meilleure des options. Mais il était bien incapable de réfléchir. Sang chaud, coulant contre ta peau, ruisselant sur la sienne. Liqueur vermillonne, délicate et légère. Tu la sens, cette douleur qui te fend le dos, et qui te ferait bien fermer les yeux pour un petit somme ? Tu la sens ? Résiste. Résiste, et dis bonjour.

Salut, Asling.
Revenir en haut Aller en bas
Asling Skeeter
Asling Skeeter
SPELLS : 28
AVATAR : ryan -sexy- gosling.
until the end
there's no good shark. ✤ (asthonin) Empty
MessageSujet: Re: there's no good shark. ✤ (asthonin)   there's no good shark. ✤ (asthonin) EmptyMar 16 Juil - 14:08




sorrow found me when i was young, sorrow waited, sorrow won. sorrow that put me on the pills, it's in my honey it's in my milk.

to live and let die.


La douche. Son seul salut, son seul échappatoire. Laver ce sang. Laver ce sang qui avait séché sur sa peau, de ses propres blessures, de sa propre maltraitance. Laisser l'eau chaude cueillir les coeurs, emporter les âmes, effacer les souvenirs et ranger les lames. Et rester. Rester jusqu'à se sentir un tant soit peu plus humain. Réel. Délesté de cette part détestable qui grondait comme un animal enragé au creux de son ventre, en boule au coeur de ses nerfs à vif. C'était la troisième. Ou la quatrième. Peut-être bien la cinquième. Oui. La cinquième douche sous laquelle il filait se noyer, ce jour-là. Oublier, laver, raser de cette planète la moindre de ces traces. L'odeur de fauve resterait sous la trappe, avec la senteur rouillée du sang et des déchirements. Il avait mal à l'épaule. Visiblement, il avait réussi à briser en partie ses chaînes, cette nuit. Et s'était jeté contre les murs, selon toute vraisemblance. Comme n'importe quel animal sauvage mis sous clé, bloqué derrière les verrous dans cette cellule ne pouvant contenir sa bestialité.

Il coupa le flux d'eau tiède. Et resta encore de longues secondes, planté ainsi, raide comme un pic, sans un mouvement, les paupières closes. Et enfin, il se décida à sortir. Sortir, gestes machinaux. Serviette, frotter ce corps. Le long de ces cicatrices qui ne partaient jamais, même avec la plus longue des immersions sous le jet d'eau doucereux. Asling poussa un soupir. Renfila un caleçon. De toute façon, il n'y avait personne pour venir le déranger. Il vivait seul. Loup solitaire. Dans tous les sens du terme. Sa relation avec le reste du monde restait spéciale. Très spéciale. Il ressortit de la salle de bain sans un regard ailleurs. Traîner des pieds, ainsi, sans se soucier du reste et de quoique ce soit. Si seulement.

Un craquement soudain, alors qu'il arrivait dans son salon, et se posait sur son canapé, venant de renfiler négligemment une chemise immaculée. Un craquement reconnaissable parmi tous les autres. Celui d'un transplanage. Mais... Il n'eut même pas le temps de voir réellement les choses venir. De terminer de suivre le fil de ses pensées éphémères. Quelque chose au fond de lui lui cria le nom du danger, et ses muscles se contractèrent instinctivement. On l'attrapait par le col, on se jetait sur lui. On le relevait de force. Pour mieux le mettre à terre. Dans la bataille désordonnée, il avait cru le reconnaître. Mais de toute manière, qu'il lui plaque sa main sur la bouche ou non, la surprise de se voir ainsi offert une visite spontanée lui avait coupé la voix. Menacé, au sol, position du faible de ce combat déjà terminé. Son regard s'échoua sur le visage d'un Anthonin dans un triste état alors que ce dernier lui demandait s'il était seul. Non, j'ai trois cracmols dans ma cave et une belle brune qui m'attend dans mon lit, abruti. Il ne répondit pas. Dolohov reprenait déjà. Une question d'une primeur plus importante. Il secoua légèrement la tête, lui signifiant que non, il n'était pas surveillé. Il respirait lentement. Calmement. Derrière la main d'Anthonin, un sourire en coin, un poil narquois, comme à son habitude, se dessinait presque. Un sourire qui pourtant mourrait lentement avant de naître, alors qu'Ace pouvait constater de ces propres yeux la situation de son assaillant. Il battit des paupières, bougeant légèrement. Et son regard accrocha le sang, ce filin bordeaux, dégoulinant le long du poignet du Mangemort. Et sans préavis ni ménagement, il se défit avec plus ou moins d'aisance de son étreinte, le repoussait. Avec pour seule explication un naturel « Tu pisses pas le sang sur ma chemise, Dolohov. ». Il se dégagea un peu plus, et lentement, se releva. En s'époussetant avec la logique la plus semblable à ses yeux. Alors qu'il rajoutait, reposant son regard sur le pauvre bougre. « Ou j'achève... Ce que les autres ont commencé. » Deuxième partie de phrase qu'il lâcha avec un air presque dégoûté, une fugace grimace, son regard vissé sur son ami. Il déglutit. Bon sang. Il était vraiment dans le pire de tous les états. Et bien sûr, il fallait qu'il vienne chez lui. Quasiment le prendre en otage dans sa propre habitation. Ce n'était pas comme si il ne l'avait jamais cherché. C'était son rôle, dans l'engrenage souterrain de cette armée de l'ombre. Il était la plus belle des façades que l'on puisse présenter. Seulement une façade. Tout présentait parfaitement dans le meilleur des mondes. Et on gardait le sang souillé par les vices d'un animal et les péchés d'un aïeul dans les placards, pour les soirées passées à bougonner en solitaire. Mais là n'était pas tout le sujet de l'instant. C'était ce qu'il avait devant lui. Bien en face, sous son regard bleuté et acéré, froid comme la gelée d'un matin d'hiver.

Anthonin Dolohov. Dans quel pétrin t'étais-tu encore foutu ?
Revenir en haut Aller en bas
Anthonin Dolohov
Anthonin Dolohov
SPELLS : 133
AVATAR : hugh dancy.
until the end
there's no good shark. ✤ (asthonin) Empty
MessageSujet: Re: there's no good shark. ✤ (asthonin)   there's no good shark. ✤ (asthonin) EmptyMer 17 Juil - 12:56


bang bang, i shot you down.
bang bang, my baby shot me down.

Il souffrait. Et, à cet instant précis, seule cette souffrance inhumaine le préoccupait. Le monde autour de lui s’estompait, au fur et à mesure, lui donnant l’impression de planer, cette sale sensation que la vie lui glissait entre les doigts. Son dos le lançait, scindé en deux par ce qu’il aurait deviné être une plaie large et profonde. Un sort bien lancé, qui aurait pu le tuer s’il l’avait pris dans la nuque, ou au niveau du crâne. Mais il était vivant. À grand peine, il était parvenu à arriver jusqu’ici, et ne pouvait désormais plus rien faire, hormis tomber. Se baisser avait été une bonne idée ; attraper l’occupant des lieux par le col pour le plaquer au sol, également. Il aurait bien été incapable de tenir debout sans chanceler, et sans paraître encore plus faible qu’il ne l’était. Mais maintenant … Maintenant qu’il était penché, maintenant qu’il s’était accroupi pour le tenir contre le sol, il n’était plus certain d’être capable de se relever. Triste réalité. Le sang glissait dans sa manche, sans qu’il ne puisse le sentir, privé de la moindre sensibilité. Et, lorsque l’hémoglobine apparut le long de son poignet, gouttant jusqu’à la paume de sa main, il se sentit repoussé. Il battit des cils, légèrement perdu, perplexe. Le sorcier avait secoué lentement la tête pour lui manifester que personne ne le surveillait. Et le Mangemort, lui, reprit une inspiration faible. Transi de douleur, tremblant de terreur. Il lui semblait que sa vie aurait pu défiler sous ses yeux. Il lui semblait qu’il aurait pu y rester, bien malgré le combat acharné qu’il menait pour garder les yeux ouverts. Il se laissa faire, haletant, reculant quelque peu, n’imprimant qu’à moitié les mots prononcés par son hôte. Il le regardait, bête effrayée, animal apeuré. Que faire ? Il déglutit, lentement, ramenant son bras insensible contre lui, comme pour le protéger, laissant l’autre ballant contre son corps. Son dos le tira à nouveau, ses pieds s’emmêlèrent tandis qu’il essayait de reculer d’un pas ou deux. Il trembla à nouveau. Ses oreilles bourdonnèrent légèrement. Et la seconde phrase de l’homme parvint à ses oreilles. Achever. Ce que ces enfoirés avaient commencé.

Asling. Très légèrement, le Dolohov vacilla, ses poumons se vidant de tout l’air qu’ils avaient pu contenir. Très lentement, il commença à tomber. Sa vision se troubla, alors qu’il sentait le sol cueillir sans grande délicatesse son coccyx. Il prit une inspiration brutale, comme ressortant la tête de l’eau. Sa main gauche lâcha sa baguette, tandis qu’il l’appuyait au sol, tentant de se calmer, et de faire le point. Asling. Il était en sécurité, ou dans une moindre mesure tout du moins. Les Aurors ne le trouveraient pas ici. Personne ne savait où il avait transplané. Il allait s’en sortir. Il ne lui arriverait rien. Asling. Lentement, battant des cils, il posa sur l’homme ses grands yeux vert d’eau. Asling. Mèches blondes encore humide d’une potentielle douche, en simple caleçon et en chemise. Il n’imprimait qu’à peine, appuyant son épaule insensible contre le canapé, se tenant du mieux qu’il pouvait pour ne pas glisser. Ne pas s’effondrer. Asling. Ses prunelles semblaient recouvertes d’un fin voile opaque, l’empêchant d’apercevoir nettement tout point de l’appartement. Les traits de son hôte y compris. Asling. Lacs gelés, froids, déversant mépris et inquiétude, sentiments apparemment si étroitement mêlés que le Dolohov aurait bien été incapable de les discerner, et de comprendre quoique ce soit à ce regard. Asling. Sa silhouette sculptée, sa carrure bien plus développée que la sienne. À côté, il était chétif. À côté, il n’avait rien d’impressionnant. Et pourtant, ç’avait toujours été lui, le dominant des deux. Lui, qui mentait à la perfection, lui, qui baignait Asling de douces promesses de protection, depuis toujours. Lui, qui le menait par le bout du nez. Asling.

Rôles inversés, les pions se remettent en place. Il détourna le regard, très lentement, clignant une nouvelle fois des paupières, les laissant un peu plus longtemps closes, cette fois-ci. Les mots s’échappèrent, rauques et éraillés, parfaits miroirs du supplice auquel le mettait son dos blessé. « … Ça t’dérange si j’fais une sieste contre ton canapé ? » Même souffrant. Pas moyen de faire sans plaisanterie. Pas moyen de perdre la face et de l’admettre, sans se foutre au moins un peu des grands principes du Skeeter. Il aurait bien fermé les yeux. Quelques petites secondes, le plus simplement au monde. Saigner au beau milieu du salon du lycanthrope ? Il s’en foutait, le plus simplement et ouvertement du monde. Il souffrait, était-ce si difficile à comprendre ? Probablement. Il tenta de se redresser. En vain. Il oublierait l’option de grimper sur la banquette pour fermer l’œil. Par terre, on est bien, non ?

Ses prunelles vert d’eau se posèrent à nouveau sur la grande silhouette de l’homme. Il débarquait, ainsi, et espérait son aide. Belle ambition. Et la politesse se perdait définitivement. Pas de bonjour. Pas de s’il te plaît. Juste une question ironique. Et un regard. Un putain de regard.

Asling …
Revenir en haut Aller en bas
Asling Skeeter
Asling Skeeter
SPELLS : 28
AVATAR : ryan -sexy- gosling.
until the end
there's no good shark. ✤ (asthonin) Empty
MessageSujet: Re: there's no good shark. ✤ (asthonin)   there's no good shark. ✤ (asthonin) EmptyVen 19 Juil - 12:18




sorrow found me when i was young, sorrow waited, sorrow won. sorrow that put me on the pills, it's in my honey it's in my milk.

to live and let die.


Cinq centimètres plus grand. Un tas de muscles en plus. Une bête assassine au fond de lui. Un moral d'acier, une haine brûlante. Et pourtant. Et pourtant, de ce duo improbable, c'était en effet bien le colosse au visage angélique qui était la proie de l'autre. Le chasseur lui-même chassé. Il vivait les choses en direct, il marquait les images de façon crue. Il lui manquait des pièces pour compléter un puzzle, celui qui formait la relation incertaine qu'il entretenait avec le Dolohov. Et les formes qu'il entre-voyait, les courbes qu'il devinait et le paysage à trous qu'il tentait de compléter mentalement ne ressemblait en aucun cas au résultat final de cette oeuvre à propos réduite en lambeaux. Il lui faisait confiance. Aveuglément confiance, même si une réticence restait toujours latente. Mais Anthonin avait tant d'armes contre lui. Anthonin détenait chacune des parts de son être qu'il tentait avec plus ou moins de réussite de cacher. Il avait tué. Anthonin l'avait sauvé et protégé. Anthonin lui avait tendu ce piège, lui avait préparé sa victime. Anthonin. Une relation de loup à loup durant toute sa scolarité. Des regards assassins, deux fauves se tournant autour, à l'attente de l'attaque de l'autre, du déclencheur de l'explosion meurtrière. Anthonin. Collègue au ministère. Encore un piège. Il avait assisté à une vengeance nécessaire, méritée. Au meurtre sans procès d'un né-moldu comme un autre.

Le regard qu'il avait en face aurait pu être le sien. Il aurait pu avoir cette même lueur brillant de façon malsaine et douloureuse au fond de ses pupilles. Cette lumière folle et égarée. Cette étincelle animale qu'il avait tenté de laver de son corps, exorciser  ces démons silencieux qui revenaient le cueillir au creux du ventre comme une droite bien placée, mois après mois, lune après lune. Il battit des paupières. Reviens sur Terre, mon vieux. Anthonin est en train de se vider de son sang sur ton tapis. Il eut un haut-le-coeur discret, qu'il contint sans mal, qui passa sans aucun doute inaperçu alors qu'il détournait le regard. Ah non, pas du sang. Il serra les dents. Sainte horreur de l'hémoglobine quand la Lune ne faisait qu'à peine commencer son chemin retour. Quand elle ne commençait que tout juste à décroître. Le sang. Il avait toujours peur de trop réveiller des instincts meurtriers. Machine à tuer, une fois lancé. Il prit une longue inspiration, tremblante. Paupières closes. Mais rouvrit en vitesse les yeux, surpris, pris de court. Alors que Dolohov s'écrasait misérablement au sol. Anthonin, baissant les armes. Faible. Si faible. Asling se prit machinalement le front dans la main. La remarque, question qui n'avait même plus besoin de réponse, arracha un sourire incompréhensible au Skeeter. Entre le sourire de prédateur et le sourire désolé. Babine légèrement retroussée. Un sourire quasiment sans les incisives. Tout en molaires. Il déglutit avec peine. Un long frisson, le long de sa colonne vertébrale, comme ce poignard fatal qui causerait sans doute un jour sa perte définitive.  Des sentiments contradictoires se battant derrière ce front clair. Asling soupira. Surtout, garde ton sang-froid. Simple à dire, dur à faire, quand un Mangemort se vidait de son sang au beau milieu de votre salon.

« J'sais pas si t'as remarqué, mais j'crois qu'tu saignes. » Merci bien, Asling. Merci pour ce commentaire si à propos et tellement avisé. Tu as tellement aidé ce pauvre homme que tu surplombes de ton regard glacial mais brillant d'une légère lueur d'inquiétude. Très utile, cette intervention. La prochaine fois que y'aura un génocide dans le coin, on t'appellera. Comme ça tu pourras bien remarquer que oui, y'a eu des morts. Bon sang. Il aurait pu sortir des milliers d'autres réponses, des milliers d'autres phrases. Il choisissait toujours ce qui lui venait naturellement. En sachant pertinemment que son sens de l'humour inné était des plus douteux. À ton avis, idiot, il est venu pour prendre le thé et discuter chiffon ? Une respiration légèrement vacillante. Mâchoires resserrées. T'es con, mon grand, c'est naturel, t'y peux rien. Hm oui. Sans doute aucun. Mais ce n'était en entretenant des débats intérieurs entre lui-même et sa propre personne qu'il arrêterait l’hémorragie grandissante qui mettait en péril son canapé. Il finit par se rapprocher. Un genou à terre devant cet empoté d'Anthonin. Ruminant ses bonnes pensées dans un silence grognant. Alors qu'il attrapait les pans de la veste de son compatriote, veste qu'il retirait lentement. Mais sachant qu'il ne l'en avait pas prévenu, il lâcha, ayant de toute manière besoin d'un semblant de coopération. « Tu permets ? » Il planta son regard dans le sien. Pour lui transmettre aussi, en partie, le fond de sa pensée. Tu fais chier, Anthonin. Mais j'ai pas envie de te voir crever dans mes bras. « C'est quand même triste de devoir te déshabiller dans de telles conditions. » Là, par contre, tu peux pas dire que c'était totalement innocent. T'es un génie, Asling. Mais ça peut lui faire des commentaires à double-tranchants comme ça qui va l'arrêter de pourrir ton sofa.
Revenir en haut Aller en bas
Anthonin Dolohov
Anthonin Dolohov
SPELLS : 133
AVATAR : hugh dancy.
until the end
there's no good shark. ✤ (asthonin) Empty
MessageSujet: Re: there's no good shark. ✤ (asthonin)   there's no good shark. ✤ (asthonin) EmptyMer 24 Juil - 8:54


i feel so cold.
i feel like i couldn't breath.

Il n’y arrivait pas, n’y arrivait plus. Y était-il seulement déjà parvenu, à ne pas se foutre de lui, à ne pas le prendre de haut ? Il tentait de se laisser aller, tentait de se livrer au jugement d’Asling, à ses bons soins. Ses bons soins. Quelle bonne blague. Légère, mais sans aucun raffinement. Il aurait allégrement compris que le partisan du Lord le chasse de chez lui. Il aurait compris qu’il lui dise d’aller pisser le sang chez quelqu’un d’autre. Qu’aurait bien pu faire Anthonin face à ce genre de réclamations ? Le torturer ? Il n’en avait pas la force, ni physique ni mentale. Il était incapable de se relever, et restait avachi contre ce canapé, à prier inconsciemment pour que le lycanthrope accepte de s’occuper de lui. La remarque du grand blond lui fit serrer les dents. Il ferma les yeux, un sourire crispé prit place sur ses traits fins. Ça va aller, tentait-il de se rassurer. Ça va aller … Il secoua lentement la tête. Ne prenant pas même la peine de rouvrir les yeux. Comment ça, je saigne ? Oh bah zut, moi qui v’nais pour le thé. Les remarques acerbes ne passèrent pas ses lèvres, bloquées dans le fond de sa gorge. Il se recroquevilla davantage sur lui-même. Il n’avait pas besoin de rouvrir les yeux pour savoir qu’Asling s’était accroupi face à lui. Le grand blond mesurait facilement cinq centimètres de plus que lui. Un détail anodin. Si l’on excluait les kilos de muscles en plus qu’il devait posséder. Chétif. L’adjectif aurait été parfait pour décrire Anthonin, mis à côté de ce semi-colosse. Il avait toujours été maigrelet. Au grand soulagement de sa mère, les choses s’étaient quelque peu arrangées avec le temps. Mais, aux côtés de ce grand blond parfaitement proportionné, il aurait pu apparaître comme ridiculement maigre. Bien faible. Et pourtant … Et pourtant …

Il sentit les mains d’Asling se poser sur les pans de sa veste, les écartant doucement pour commencer à lui enlever le vêtement. Il serra les dents, ne se perdant pas dans le moindre commentaire, conservant ses lèvres scellées. Dans ce monde, les gros poissons mangent les petits. Les apparences les avaient toujours inversés. Le gros poisson avait été Dolohov, manipulant à souhait son monde en se faisant passer pour le simple petit poisson rouge fort innocent. De ses grands yeux implorants, de sa bouille de chiot attendrissante. Et Asling … Asling. Il avait tout du gros poisson, tout de cet homme imposant qui aurait pu faire régner sa loi. Et qui, inconsciemment, s’était écrasé aux côtés du poisson rouge. C’est la loi du plus fort qui prévaut. Il rouvrit les yeux à la question d’Asling, brusquement. La loi du plus fort. Elle venait d’inverser les rôles. Il était en position de faiblesse. Il le savait, avec la même certitude qu’Asling le savait. Pourtant, le loup n’en jouait pas. Il avait beau plaisanter, il avait beau le rabaisser, les apparences étaient encore une fois trompeuses. Il l’aidait. S’il avait réellement voulu le rabaisser et lui faire payer, il en aurait oublié ce genre d’attentions. Et l’aurait tout simplement extorqué avant même de faire quoique ce soit. Lui tirer des promesses, lui tirer des services. Mais non. Il s’occupait de lui. Il prenait soin de lui.

Le Mangemort déglutit lentement, son regard vert d’eau plongé au fond des iris glacés de l’homme qui lui faisait face. Il expira lentement, de manière mesurée, inclinant très légèrement la tête. Oui, il lui permettait. Il ferma à nouveau les yeux, se concentrant sur le faible contact qu’Asling exerçait sur lui. Oublier la douleur, oublier tout ça. La seconde remarque du Skeeter lui arracha un sourire douloureux, alors qu’il rouvrait faiblement les paupières. T’as les mains douces, aurait-il voulu dire. Il ne pouvait pas. Il ne les sentait tout simplement pas. La remarque perça légèrement ses lèvres, alors qu’il essayait d’adopter un ton simple et dépourvu de tremblements. « Il faut bien ces conditions pour que tu en viennes à me déshabiller, estime-toi heureux. » Rentrer dans son jeu. Sourire. Anthonin. Tu souris, les paupières mi-closes, le regard voilé par la douleur, à avoir répondu à sa petite pique. Tu ne sais même pas pourquoi tu as dit tout cela, mais tu l’as dit. Tu es rentré dans sa petite démarche. Ton palpitant ne résiste pas à la douleur, ni à cette autre petite sensation inconnue. Il se fracasse contre les parois de ta cage thoracique, et tu le sens. Tu souffres. Et pourtant, tu n’es pas si triste d’être là. Vraiment. Vraiment …

Il bougea lentement, tentant de se redresser, s’appuyant quelque peu sur ses mains pour s’approcher d’Asling. Ses bras bougèrent lentement, alors qu’il lui facilitait la tâche pour enlever cette veste parsemée de petites flaques rouges, dont une largement plus grande que les autres, barrant le dos. Son front s’approcha de l’épaule du lycanthrope, sans pour autant le toucher. Il essayait d’adopter une position … Disons la moins inconfortable possible. La moins susceptible de tacher son canapé. T’as vu, j’essaie de sauver ton beau sofa, aurait-il pu lâcher avec légèreté. Il n’en fit rien. Il se laissa aller, lentement, détendant au maximum ses muscles crispés. Un léger grognement jaillit soudain d’entre ses lèvres. Il serra ses paupières, sa mâchoire, se recroquevillant légèrement, contractant le moindre de ses muscles. Bordel. Ça faisait mal. Si mal.

Une grande inspiration. Cette odeur légère de gel douche, de shampooing, de déodorant et de parfum. Ce parfum, pas trop entêtant, juste agréable. Il s’efforça de se détendre. S’efforça de se calmer. En vain.

Calme-toi, Anthonin. Détends-toi. Asling s’occupe de toi. Laisse-le faire. Laisse-le faire …

Oui, Asling. Ça t’étonne ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
until the end
there's no good shark. ✤ (asthonin) Empty
MessageSujet: Re: there's no good shark. ✤ (asthonin)   there's no good shark. ✤ (asthonin) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

there's no good shark. ✤ (asthonin)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» baby, there's a shark in the water + (asling)
» Frank (-) One good memory is worth all of the bad ones.
» elladora prudence ewing • good always triumphs

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TEARS OF THE PHOENIX ::  :: City of London-