« Tiens toi droit, Sirius. » Prononça durement son père, qui se trouvait derrière lui. Le jeune garçon retint alors un frisson et se mit à obéir immédiatement aux ordres de ce dernier, cessant de se cambrer pour laisser apparaître une stature droite et hautaine. Son regard fixait le mur de la pièce dans laquelle il se trouvait, son père l’ayant convié à le rejoindre. Cela l’avait fait tout d’abord grimacer, Orion Black étant la plus grande source de peur de son fils. Il n’aimait en aucun cas rester seul avec lui. Tâchant de balayer cette pensée de son esprit, il ferma quelques instants ses yeux. Il entendait son père s’approcher un peu plus de lui, chacun de ses pas faisant grincer le planchait en bois de la pièce. Sentant la présence de son paternel à ses côtés, il ouvrit alors de nouveau les yeux, n’osant cependant pas les lever pour croiser ceux de ce dernier.
« Tu es en âge d’apprendre à présent mon fils, Poudlard t’ouvre ses portes. » Aux premiers abords, ses paroles pouvaient ressembler à toutes celles de père de bonne famille, encourageant leurs enfants pour leurs futures études. Seulement, Sirius connaissait assez son père pour savoir qu’il ne comptait pas seulement lui dire cela.
« Vois-tu tout ses portraits ? » Le brun hocha légèrement sa tête, son regard se posant tour à tour sur chaque visage représenté sur la vieille tapisserie de la maison. Cette dernière était imposante, prenant place sur tout le mur de la pièce. Chaque membre de la famille y était recensés, leur nom et années de vie y était également inscrits, tous reliés par un mince fil d’or. Partant du moyen-âge, au temps de leurs ancêtres, jusqu’à aujourd’hui, le jeune Black pouvant également observer son propre portrait dans l’arbre généalogique de toute la famille.
« Depuis des siècles, notre famille se bat corps et âme pour la conservations de notre statut, de notre sang. » Continua-t-il. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait ce genre de discours, venant de ses géniteurs. Tout les deux, autant son père que sa mère Walburga, ne cessait de lui encrer dans son esprit cette vision des choses. Il n’y avait qu’une chose qui importait pour cette famille. Leur statut de sang-pur. Et gare à ceux qui avaient osés trahir la famille. Sirius pouvait notamment observer quelques portraits noircis, sûrement pas un coup de baguette qui avait alors fait brûler leur place sur la tapisserie.
« C’est ton devoir de continuer dans cette optique. » Le jeune garçon ne tournait toujours pas son visage vers celui de son père, il en avait beaucoup trop peur. Son entrée à Poudlard était pour lui comme une issue, permettant au brun de se détacher quelque peu de sa famille qui gardait une grande emprise sur lui. Chose qui l’étouffait au plus haut point, le jeune Black ne supportant plus leurs paroles. Il savait pertinemment que sa famille attendait beaucoup de lui, même au château le lourd fardeau qu’était son nom lui pèserait sur les épaules. On lui avait déjà longuement parlé de Poudlard, lui décrivant son apparence, ses règles, ses cours, ses maisons… Il fronça de nouveau les sourcils en songeant à ces dernières. Tout les membres de sa famille faisaient partit de la maison Serpentard, ne jurant que par le nom de Salazar. Le Black était sous la pression de ses parents, ces derniers souhaitant qu’il en fasse également partit.
« Ne nous déçois pas, Sirius. » Cette dernière phrase avant son départ avait le goût d’une menace, cette dernière le faisant frissonner.
▽
Le Poudlard Express était encore à l‘arrêt dans la gare de Londres, tous les étudiants n‘ayant pas encore prit place dans les wagons. Assis dans les des nombreux compartiments du train, le regard du jeune Black semblait perdu, fixant un point inexistant dans l’épaisse fumée blanche qui prenait petit à petit place dans les lieux. Malgré la séparation du domaine familiale pour l‘année qui allait suivre, le lourd poids des attentes de ses parents pesait toujours sur ses épaules. Plus la cérémonie des répartitions approchée, plus la gorge du brun se serrait. Avait-il peur ? Oui, sûrement. Cette peur de décevoir cette grande et noble famille qui attendait beaucoup de lui, cette dernière allant jusqu’à créer une boule d’angoisse au creux de son ventre. Lorsque quelqu’un vint frapper à la porte du compartiment, cela fit sursauter le jeune garçon. Il fronça alors les sourcils en voyant apparaître un sorcier dans l’encadrement de la porte, ce dernier devant sans doute être du même âge que lui. « Je peux entrer ? Tous les autres compartiments sont… » Sirius ne le laissa pas terminer sa phrase, se forçant à lui sourire poliment alors qu’il le conviait à s’installer. Sans attendre, il vint donc place devant lui, le Black lui, tournant de nouveau son regard vers la fenêtre. Le silence dure à peine quelques minutes que le nouveau venu prit la parole, engageant la conversation.
« Moi c’est James, James Potter. » Sirius l’observa alors plus en détail. Ses cheveux étaient en bataille, il portait des lunettes et sa robe de sorcier semblait avoir été négligemment enfilée. Ce dernier tendit alors sa main vers lui, faisant plisser les yeux du brun.
« Et toi ? » Hésitant quelques instants, il leva sa main à son tour, serrant la sienne.
« Sirius Black. » Prononça-t-il seulement, un faible sourire se dessinant sur ses lèvres. Son nom ne devait pas lui être inconnu, à la vue de sa mine. Mais sa nouvelle connaissance ne releva cependant pas, sans doute beaucoup trop excité à l’idée de rentrer à Poudlard, tout comme lui.
Tous étaient regroupés devant les immenses portes de la Grande Salle, tous aussi impatient que la cérémonie se déroule. En effet, il était l’heure à présent. Malgré cette peur qui lui tiraillait le ventre, c’est au milieu de la foule d’élèves de première année qu’il traversa l’immense salle. Quatre grandes tables y régnaient, leurs bancs y étaient remplit d’élèves. Cependant, Sirius ne s’attarda pas sur le décor, son regard fixant le choixpeau qui était posé sur un petit tabouret en bois. L’attente était interminable. Il avait hâte que son nom soit prononcé, pour que cette angoisse s’arrête. Puis, au bout de nombreuses minutes, son souhait s’exauça. « Sirius Black. » La salle se tu, le jeune homme venant s’asseoir à son tour pour connaître le verdict. Le professeur McGonagall ne perdit alors pas de temps pour lui poser le chapeau ensorcelé sur le sommet de son crâne.
« Hm, intéressant… Un nouveau membre de la famille Black à Poudlard. » Sirius ferma les yeux, il savait très bien quelle était la réputation de sa famille, dont chacun des membres jusqu’à présent avaient appartenue à la maison de Salazar Serpentard.
« Serpentard est la maison accueillant ta famille depuis des génération… » Le jeune homme gardait ses yeux fermement fermé, espérant se retrouver dans cette maison lui aussi. Il n’en était pas possible autrement pour lui.
« Cependant, tu ne sembles pas être comme tous les membres de ta famille… Non, tu sembles être différent. » Différent ? Non, il était un Black. Il se devait de faire partit des rangs des vert et argent.
« Tu es quelqu’un de très courageux et loyal, tu ne peux donc appartenir qu’à une seule et unique maison… » Non, non, non.
« GRYFFONDOR ! » Les yeux du jeune garçon s’écarquillèrent, tandis qu’aucun applaudissement ne se fit entendre. Tout le château semblait sous le choc de cette décision. Aucun Black n’avait alors encore appartenue à la maison de Godric Gryffondor. Se levant malgré lui en se dirigeant vers sa table, quelques faibles acclamations se firent enfin retentir. C’était un véritable cauchemar.
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Depuis son retour à la demeure familiale, le jeune Sirius était cloîtré dans sa chambre. A peine était-il rentré dans le vestibule que son père l’avait alors giflé. Il était une honte,
la honte de la famille. Le garçon tâchait cependant de rester fort, à défaut d’être un Serpentard, il se devait d’être un bon Gryffondor. Très vite, il s’était éclipsé dans sa chambre, n’osant pas rester un instant de plus avec son père.
« CE N’EST PAS POSSIBLE ! » entendu-t-il hurlé depuis son lit. Il se redressa, reconnaissant la voix mécontente de son cher paternel.
« C’EST UNE HONTE POUR NOTRE LIGNÉE, UNE HONTE ! » Sirius ferma alors ses yeux, se laissant retomber sur son lit. Il était spectateur des paroles de son père. Depuis la fameuse décision du chapeau, il savait très bien que cela arriverait. Il serait pointé du doigt par tout les membres de leur famille. Oui il était différent, horriblement différent.
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Une année de plus venait de se dérouler, à une vitesse folle d’après Sirius. Tout ce temps qui passait rendait inquiet le brun. Il faut dire qu’il n’avait aucune hâte de rentrer chez lui. Depuis que l’aîné de Black avait été envoyé à Gryffondor, une désagréable tension régnait au seins de la maison. S’allongeant dans l’herbe du parc en compagnie de ses fidèles amis, il tâcha d’oublier cette pensée qui avait le don de le déprimer grandement. Soupirant, il ferma les yeux, profitant du soleil qui commençait à laisser apparaître quelques rayons ces derniers jours. Le fin de l’année avait sonnée, dans quelques jours tous seront de retour chez eux. L’envie n’y était pas chez Sirius, qui tentant de se consoler en pensant dés à présent à la rentrée prochaine. Celle de sa dernière année. James se posa non loin de lui, tandis que Remus était appuyé contre un arbre, le nez plongé une nouvelle fois dans un livre. Il aurait souhaité que cet instant dure des siècles, mais il fallait qu’il rentre une nouvelle fois à Londres, chez lui. Seulement, il ne se sentait pas capable de rester une année de plus chez ses parents, s’était impensable pour lui. Le jeune Black voulait à présent se défaire de ses chaînes qui l’étouffaient depuis sa naissance. Sirius était tellement perdu dans ses pensées qu’il n’entendit pas les paroles de son meilleur ami.
« Patmol ! Eh ! Est-ce que tu m’écoutes ou tu es déjà endormi ? » Le noiraud releva la tête pour regarder James, haussant un sourcil.
« Je t’écoute, je t’écoute ! » Prongs soupira un instant, levant les yeux au ciel. Il ne demanda pas ce qui pouvait bien tracasser son ami, sachant pertinemment qu’elle en devait être la nature. C’était un sujet beaucoup trop fragile pour engager la conversation dessus.
« Il faut que l’on se prépare, cette nuit c’est la pleine lune. » Sirius l’avait oublié, cette fois-ci. Lui qui habituellement faisait très attention à ces nuits où son ami Remus prenait alors malgré lui sa forme de loup-garou. Les trois autres membres de la bande avaient alors prit la décision de s’entraîner durement à la métamorphose. N’ayant qu’un seul but : devenir un animagus. Ils pourraient ainsi suivre leur ami durant ses nuits sans fin. C’est ainsi qu’il avait réussit à prendre l’apparence d’un immense chien noir. Les Maraudeurs étaient alors plus unis que jamais, ne laissant aucun à l’écart, toujours prêt à s’entraider. Ils étaient sa nouvelle famille, celle qu’il avait choisit.
▽
La nuit avait prit place dehors, l’obscurité régnant à présent. Depuis la fenêtre de sa chambre, le jeune homme pouvait apercevoir quelques lampadaires allumés, éclairant la rue. Tournant finalement son regard vers son lit, le brun fronça les sourcils, comme s’il se remettait subitement en question. Suite à ce qu’il présageait de faire, aucun retour en arrière serait possible, il le savait mieux que quiconque. Soupirant d’agacement, il s’avança alors, enfournant quelques affaires à l’intérieur. Il n’était plus l’heure de réfléchir, mais bien d’agir. Plusieurs fois il avait songé à s’enfuir, ne supportant plus l’oppression de ses parents. L’atmosphère de cette maison était devenue invivable pour le sorcier. C’est dans ses conditions qu’il avait alors décidé de partir, pour de bon. Partir pour ne plus jamais revenir. Les conséquences seraient lourdes, connaissant ses parents, cela ne pouvait en être autrement. Seulement il n’avait pas peur, il n’avait plus peur. Il s’était forgé sa propre personnalité, ses propres idées en parallèle de celles de sa famille. Il ne voulait plus les cacher, voulant se battre contre les idéaux de ses parents. Se redressant dans l’obscurité de sa chambre, Sirius attrapa alors sa baguette, cette dernière posée comme à son habitude sur sa table de chevet. Faisant glisser le sac sur ses épaules, il avança alors vers la porte de sa chambre menant au couloir. Se retournant une dernière fois, il observa sa chambre d’un coup d’œil, se mettant à sourire légèrement. Tout cela n’était plus que du passé à présent. Doucement, il sortit de cette dernière, tâchant de marcher le plus discrètement possible. Chose qui n’était pas simple lorsque l’on connaissait la demeure des Black. Une vielle bâtisse à chaque pas se faisait entendre, faisant craquer le planché de bois. Descendant les escaliers, sans un bruit, arrivant à la porte d’entrée, il entendit alors un grincement. Il grimaça légèrement. Le bruit venait des escaliers, derrière lui. Sirius se tourna alors, levant sa baguette vers l’endroit d’où le bruit provenait.
« Lumos. » Prononça-t-il, une faible lumière apparaissant alors sur la pointe de sa baguette. Sa mine se décomposa alors qu’il observait à présent son petit frère, debout dans les escaliers, ce dernier le regardant d’un air interrogateur.
« Sirius ? Qu’est-ce que tu fais ? » Demanda-t-il à voix basse, mais qui semblait pourtant si dure et froide à l’égard de son aîné. Le brun ne répondit tout d’abord pas à la question de son frère, quelque peu gêné de se faire surprendre. Il n’aurait souhaité en aucun cas que son frère soit spectateur de son départ. Même s’il l’aimait malgré tout, il n’était plus possible de retourner en arrière.
« Pardonnes moi Regulus. » Prononça-t-il seulement. Sirius n’eut pas le courage de croiser le regard de son frère, sachant que cela lui aurait arraché le cœur. Sa main se posant sur la clenche de la porte, ouvrant alors cette dernière sur l’extérieur. S’avançant d’un pas à l’extérieur il put entendre son frère hurler de rage.
« Tu n’as pas le droit de m’abandonner ! Reviens ! » Le brun relevant la tête, il put alors observer les lumières de la chambre de leurs parents s’ouvrir, les entendant s’avancer avec hâte à l’étage. C’est alors qu’il se mit à courir, ne répondant rien à son frère. Ce même frère qui avait alors prononcé tout beau un seul mot qui décrivait à présent Sirius aux yeux de sa famille.
« Traître. » ▽
Cette nuit-là, il avait couru durant de nombreuses minutes, malgré la fatigue. Il fuyait sans se retourner, courant toujours plus vite, comme s’il avait peur que sa famille le poursuive. Que son père le poursuive. Seulement, au bout de quelques temps, il s’était arrêté, reprenant son souffle. Le jeune Black se trouvait dans l’une des nombreuses rues de Londres, la capitale anglaise. Il semblait un peu perdu, se demandant où il pourrait se rendre à présent. Il n’y avait pas vraiment réfléchit à cela, peut-être aurait dû t-il y pensait avant. Il soupira, passant une main sur son visage. Il était essoufflé de cette course folle, de cette fuite. Mais il ne put s’empêcher de sourire. Il se sentait libre à présent, les chaînes de sa famille qui le retenait depuis de nombreuses années maintenant n’étaient plus. Il n’était plus question pour lui de cacher ses véritables idées et le camp pour lequel il se battait à présent. Même s’il savait que les répercutions suite à sa trahisons envers sa maison serait lourde, il se sentait tout de même libéré d’un poids. Ce poids qui l’avait étouffé depuis sa naissance au sein de sa famille. Cette famille qui ne le verrait plus que comme un traître de plus, son portrait sans doute déjà brûlé par ses parents. Mais il n’e avait que peu à faire pour le moment, sans doute que cela était dû au faite de l’adrénaline qui coulait toujours dans ses veines. Prenant une grande inspiration, il laissa balader son regard dans les alentours, observant le lieu dans lequel il se trouvait. Il se faisait tard, les rues étaient vide de toute présence. Son sac toujours présent sur son épaule, il resserra sa lanière, réfléchissant à sa prochaine destination. Il ne pouvait pas rester dans les alentours, ce serait beaucoup trop dangereux pour lui. Se doutant que sa famille chercherait à se venger, il était inconcevable pour lui de se trouver dans les parages. De nombreuses fois il y avait réfléchit et parlé de cette fuite dangereuse avec James, son meilleur ami.
« James... » Prononça-t-il, comme s’il venait subitement de se réveiller. Il ne put se retenir de pouffer de rire légèrement, c’était nerveux chez lui, surtout dans ce genre de situation. Il s’imaginait déjà la tête du jeune homme quand il découvrirait qu’il avait enfin mit son plan à exécution. Continuant de sourire légèrement, il savait où se rendre à présent, chez sa seconde famille. Pas celle qui lui était imposée, non, celle qu’il avait lui-même choisis au fil du temps. S’enfonçant dans une ruelle à l’écart, le jeune Black ne perdit pas un instant pour transplaner jusqu’à Godric’s Hollow, le seul lieu où il serait le bienvenu ce soir là. Il savait bien qu’il serait accueillit à bras ouvert là-bas, chez les Potter. Arrivant dans une ruelle qu’il ne connaissait pas vraiment, il en sortit afin d’observer les alentours. Il y était déjà venu, de rare fois cependant. Reconnaissant tout de même les lieux, il avançait dans la rue principale, cherchant la maison de James et de ses parents du regard. Il plissa les yeux en la reconnaissant, quelques mètres plus loin. Souriant légèrement, il se dépêcha de s’y rendre, la fraîcheur de la nuit commençant à engourdir ses muscles. Il était tard, très tard. Toute les lumières de la demeure étaient éteints. Frappant à la porte, il n’attendit qu’une petite minute avant de voir une lumière s’allumait à l’étage. Celle-ci provenait de la chambre des parents de James. C’est alors rapidement que quelqu’un vint lui ouvrir, le doux visage de Dorea Potter se dessinant dans l’encadrement de la porte. Sirius se mit alors à sourire légèrement, passant une main sur sa nuque, quelque peu gêné.
« Sirius ? Qu’est-ce que tu fais dehors à une heure pareille ? » Le ton de sa voix avait un air de reproche, mais il savait très bien qu’elle réagissait ainsi par inquiétude. Dorea était comme sa seconde mère, à vrai dire, il avait toujours secrètement rêvé qu’elle le soit réellement. Il était bien plus proche d’elle que sa propre génitrice. Il n’eut pas le temps de répondre à sa question qu’elle avait sans doute pu remarquer à sa mine qu’il semblait fatigué.
« Rentres, rentres. Ne reste pas dehors dans le froid ! » Elle passa sa main sur son épaule, l’entraînant dans le vestibule. La remerciant rapidement, elle se mit à lui sourire chaleureusement.
« Je… je me suis… » Elle le stoppa dans ses explications, lui mimant de se taire.
« Tu n’as pas à te justifier, tu es le bienvenu ici Sirius, tu le sais très bien. » Elle lui tourna alors le dos, se dirigeant vers les escaliers.
« Je vais chercher James, installes toi dans le salon. » L’observant disparaître à l’étage, il tourna alors son regard vers la pièce indiquait où il pouvait observer le feu de la cheminée encore présent à cette heure de la nuit. S’y rendant il posa son sac au pied du canapé. Il s’y laissa alors lourdement tombé, fatigué par les évènements. Il n’eut pas le temps de fermer l’œil que les pas de son meilleur ami se firent entendre dans les escaliers, laissant apparaître James. Ses cheveux étaient totalement décoiffés, ce qui ne changeait pas à d’habitude, mais sa mine faisait sourire Sirius. Il faut dire qu’il ne devait sûrement pas s’attendre à le voir débarquer chez lui.
« Je ne pensais pas que tu mettrais ton plan à exécution aussi vite, Patmol. » Fit-il, le jeune Black se levant pour lui faire face.
« Que veux-tu Prongs ? Je n’en pouvais plus. » Tous deux sourire, se serrant un bref instant leur mains en guise de salutation, James prenant son meilleur ami dans ses bras.
« Bienvenu dans ta nouvelle famille, mon ami. » ▽
Depuis sa fuite de la demeure familiale, Sirius n’avait jamais vraiment osé prendre des nouvelles de cette dernière. Cependant, alors qu’il se trouvait une dernière année entre les murs de Poudlard, la jeune Black ne pouvait s’empêcher de garder un œil sur son frère. Malgré toute les critiques de ses parents à son égard, faisant de Regulus le digne héritier de la famille, Sirius n’avait jamais cessé de veiller sur lui. Il était son petit frère, et bien l’un des seuls membres de sa famille qu’il portait véritablement dans son cœur. A chaque fois qu’il pouvait l’apercevoir, il plissait alors des yeux, l’observant s’éloigner entre la foule d’élève. Depuis ce fameux soir, les deux jeunes hommes ne s’étaient alors encore jamais reparlé. Regulus portant sans doute beaucoup trop de haine à l’égard de son frère, ce que Sirius comprenait parfaitement. Quelque part, son frère était la seule chose qui lui faisait regretter quelques fois sa décision. Seulement, il savait très bien qu’il devrait faire des sacrifices. Sa rupture de tout contact avec son frère en faisait alors partit, arrachant une grimace au jeune homme. Même si Regulus n’avait montré aucun signe de vouloir renouer les liens avec lui, l’aîné continué tout de même à veiller sur lui comme il le pouvait, à l’écart. James était bien le seul à savoir que le jeune frère de Sirius était bien l’une des rares faiblesses de son meilleur ami. Personne n’osant mentionner le sujet de ce petit frère qui lui avait été arraché par sa famille, de par les choix du noiraud. Marchant dans les couloirs sans réel but, mais sûrement dans l’idée de trouver son meilleur ami, Sirius marchait d’un pas lent, nullement pressé. C’est alors qu’il put reconnaître le visage de son jeune frère, au loin. Il était entouré de sa bande d’ami habituelle, ce qui eu le don de faire froncer les sourcils de l’aîné. Ce dernier sachant très bien que ceux-ci n’étaient là que pour l’entraîner à son tour dans les rangs du Mage noir. Ils devaient être deux, ou trois autour de lui, mais Sirius n’eut pas le temps de s’en soucier, ces derniers se dépêchant de partir à sa vu, laissant le jeune homme seul à seul avec son frère. Le cadet semblait surpris, sûrement par le culot qu’avait l’aîné de venir le voir après les évènements.
« Dégage de là. » Commença-t-il. Il ne l’appelait même plus par son prénom, la haine devant être beaucoup trop grande. Aussitôt, le Gryffondor posa sa main sur l’avant-bras de son frère, sachant très bien qu’il allait se dépêcher de partir à son tour.
« Regulus, s’il te plaît. Ne les suis pas. » L’allusion avait été parfaitement comprise par le plus jeune, reculant immédiatement en repoussant durement l’emprise de Sirius.
« Laisses-moi tranquille, je n’ai pas besoins de toi. Plus depuis le jour où tu m’as abandonné. » Ses paroles eu l’effet d’un coup de couteau porté en plein cœur pour le rouge et or, qui ne répondit rien. Il ne put qu’observer une nouvelle fois son frère partir sous ses yeux, ces derniers qui se retenait de laisser les larmes rouler sur ses joues.
▽
Depuis la fin de ses études, Sirius n’avait pas eu beaucoup de mal à trouver sa voie au seins du Ministère de la Magie. Beaucoup disaient de lui qu’il était un sorcier très intelligent et doué, ses résultats à ses examens de fin études approuvant ces paroles. Très vite, lorsqu’il le put, il prit la décision de quitter la maison des Potter, afin de s’installer dans un appartement à Londres. Logement dont-il n’était pas le seul en avoir payé le prix, son salaire ne lui permettant pas de s‘offrir un « chez lui ». Effectivement, c’est avec surprise qu’il reçut l’aide de son oncle Alphard Black. C’était aussi risqué pour ce dernier, son neveu étant pointé du doigt comme étant le traître de la lignée. Sirius avait tout d’abord refusé, mais avait très vite renoncé à ne pas accepter son aide. Se sentir chez lui, lui procurait un bien fou. C’était dans ce même lieu qu’il avait passé de nombreux moment avec Marlene, la seule femme qui avait alors comptée à ses yeux. Il avait beau cacher tout son amour pour elle, ce dernier lui faisant beaucoup trop peur, il ne pouvait s’empêcher de se sentir heureux. Il l’avait été comme jamais depuis que les deux jeunes gens avait décidés de sortir ensemble. Une histoire qui avait illuminée le sombre passé du Black. Ce soir-là, il se trouvait une nouvelle fois en présence de sa petite-amie. Tous les deux se trouvaient installés sur le canapé, la jeune femme allongée sur lui, Sirius passant un bras autour de sa taille. Il aimait la sentir contre lui, cela avait le don de le rassurer. Seulement, cet instant de bonheur ne serait que de courte durée. Il avait prit une décision, une grande décision.
« Marlene, il faut qu’on parle. » Aucune émotion ne se faisait ressentir dans ses paroles, c’est ce qu’il souhaitait. La brune releva alors la tête, intriguée par sa phrase. Puis, elle se mit à sourire de nouveau, cherchant ses lèvres, ne comprenant pas immédiatement où voulait en venir le jeune homme. Il détourna la tête, ne voulant pas souffrir d’avantage. Se relevant, après l’avoir doucement poussé, il lui fit face.
« Il faut qu’on arrête, tout. » Elle fronça les sourcils, comme à chaque fois où elle s’énervait. Elle ne dit cependant rien, certainement beaucoup trop surprise et sous le choc de ses propos.
« Je ne t’aime plus, je ne ressens plus rien pour toi. » Mensonge, mensonge, mensonge. Il savait parfaitement le faire, mentir.
« Je voulais te le dire plus tôt mais… » Elle se releva d’un bond, sa main venant claquer violement la joue du Black qui devint alors rouge. Ses yeux s’emplissaient petit à petit de larmes. Cela lui déchira le cœur, de la voir ainsi. Il détestait la faire souffrir, mais c’était pour son bien. Le statut du jeune homme devenant beaucoup trop dangereux pour elle. Il s’en voudrait beaucoup trop d’être le responsable des malheurs de sa brune. Il ne l’entendit que vaguement l’insulter, l’observant partir en pleure de son appartement alors que la nuit avait prit place dehors. Lui aussi voulait pleurer, mais il se retenait. Après tout, il se devait d’être fort à une période pareille. Ce n’était pas le moment de flancher, mais bien celui de se battre à présent au côté de l'Ordre.